Sous forte surveillance policière, quelque 5 000 militants d’extrême droite ont participé à la marche des drapeaux qui célèbre la conquête de Jérusalem, la « réunification » de 1967. Une marche de « paix et de joie » affirmaient-ils avant le départ, mais quelques minutes plus tard, ils criaient« Mort aux arabes » et proféreraient menaces et insultes. Dans le défilé, certains juifs nationalistes promettent même la destruction la mosquée al-Aqsa et du Dôme du Rocher, troisièmes lieux saints de l’islam. Autorisée par l’ancien puis le nouveau gouvernement, son parcours a été modifié pour éviter au maximum les quartiers arabes. Le Hamas avait réclamé ces modifications et averti d’une possible escalade de la violence. Le mouvement de Gaza avait également demandé aux Palestiniens un « jour de rage » en Cisjordanie, à Jérusalem-Est, dans la bande de Gaza et au sein de la communauté arabe israélienne.
Pour Mansour Abbas,, le président de Ra’am, le parti islamiste qui participe au gouvernement, la marche aurait dû être annulée. Il l’a qualifié de « provocation effrénée et de tentative d’enflammer la région à des fins politiques ». Il a ajouté: « Il ne fait aucun doute que l’objectif des initiateurs du défilé est de défier le nouveau gouvernement, de l’épuiser dans une série d’événements explosifs dans un avenir proche, et de nous ramener à une escalade inutile qui mettra en danger des vies humaines comme nous l’avons vécu le mois dernier ». Dans le défilé, on pouvait d’ailleurs voir des portraits de « Bennett, le menteur ». Cette marche traditionnelle avait, en effet, cette fois, un air de piège tendu par Netanyahu à la nouvelle équipe…
Hier, l’armée israélienne avait fait savoir qu’elle se préparait à la possibilité d’une reprise des combats à Gaza. Tenant compte de cette éventualité, le ministre de la Défense, Benny Gantz, a approuvé une série de cibles susceptibles d’être visées par l’armée israélienne dans la bande de Gaza. Des batteries supplémentaires du système Dôme de fer ont été déployées à divers endroits du pays. Cependant, les mêmes sources militaires ont toutefois souligné que la possibilité d’un regain de violence dans la région restait peu probable, du moins dans les jours qui viennent.
Avant le début de la marche prévu à 18 heures, le Hamas a pourtant lancé plusieurs ballons incendiaires sur les localités du sud d’Israël, provoquant une vingtaine d’incendies. Selon Channel 13, trois roquettes auraient été tirées mais elles seraient retombées en mer. Dans le même temps, on signalait des heurts entre Palestiniens et policiers près de la vieille ville. Au moins vingt-sept Palestiniens ont été blessés et des arrestations ont été opérées près de la porte de Damas.
Si, deux heures après le départ, on ne notait aucun incident sérieux, des politiques et des anciens militaires demandaient une riposte contre les lancers de ballons.
Et tous se demandaient pourquoi les États-Unis ont demandé aux Palestiniens de préparer une nouvelle équipe de négociations: les huit partis de gouvernement sont totalement divisés sur la question palestinienne et refusent de la considérer comme une priorité. Mais il est vrai que Biden et Blinken ont insisté auprès de Bennett et Lapid pour que des pourparlers reprennent…