La Journée du Conte a été célébrée aujourd’hui vendredi 25 juin à la Cité de la culture et ce dans le cadre de la 3ème Édition de la Foire nationale du livre tunisien.
En collaboration avec le Club du Conte, une Journée du Conte, comme celles qui ont précédé autour du Roman, du Théâtre, des Influenceurs, de la Poésie et tout ce qui touche à la vie culturelle, s’est tenue en cette matinée du vendredi 25 juin 2021, sous la Tente de la Créativité sur la Place des Théâtres, à la Cité de la Culture à Tunis, pour débattre de l’état actuel du conte, sous ses différentes formes (le conte court, le mini-conte…).
Le débat était présidé par la professeure Houyem Ferchichi et animé par les professeurs Ridha Ben Salah, Ahmed Guesmi, Béchir Jeljli et Fethi Ben Maâmar qui ont analysé le conte sous ses multiples tendances contemporaines, sur la base de quelques exemples de contes et leurs auteurs.
En présentation de ce débat, Houyem Ferchichi a rappelé le rôle du Club du Conte depuis son lancement dans les années 60, présidé aujourd’hui par Samir Ben Ali, les diverses « écoles » du conte et les pionniers dans ce domaine, de Hassen Hosni Abdelwahab, au Groupement Taht Essour, et jusqu’à Mohamed Lâaribi ou Zinelabidine Snoussi.
Prenant la parole, Ridha Ben Salah a traité le thème du rapport du conte avec la révolution tunisienne, citant trois auteurs : Omar Saïdi (« Dhakirat al-makan »), Noura Ouertani (« Layla entacha fiha al-kamar ») et Ahmed Hamrouni (« Rbiî el-halouassa »), et où chacun de ces derniers a relaté un pan de cette révolution, sur la voix de certains personnages connus ou imaginés, avec ces situations profondément inspirées de notre réalité.
Mais des contes qui ont un lien direct avec ce réel vécu, Omar Saïdi évoquant, dans un style persifleur, l’état où s’est trouvé le citoyen et ce que lui amené cette drôle de révolution, alors que pour Noura Ouertani, elle évoquera l’apport de la Constitution, quelques événements phares (la rencontre des deux Cheïkhs, Essebsi et Ghannouchi par exemple), passant du conte, au texte théâtral, au très court conte. Quant à Ahmed Hamrouni, c’est toute la déception qui résulte de ce changement, dit « révolution », qui n’a rien apporté au peuple.
Quant au Dr. Ahmed Guesmi, son intervention a touché le thème « De la proscription sociale à l’exil », et ce, à travers l’œuvre de Hassen Nasr, « Layali al-matar ». Pour Béchir Jeljli, c’est « La crise de velours du conte tunisien contemporain » qui a été le thème de son intervention, prenant les œuvres de Hédi Khadhraoui (« Ayam el ahjr »), de Samir Ben Ali (« Al-irtitam »), de Fethi Ben Maâmar (« Oujadhef nahoui » et « Yaoumyet Covid-19 »), mettant en relief le rapport du conte court avec la réalité et qui s’ouvre sur ces temps de crises.
Enfin, Fethi Ben Maâmar évoque dans le thème choisi « Les souffrances de l’homme et la gésine de l’essai dans le conte tunisien », les douloureuses expériences d’anciens prisonniers politiques, leurs supplices lors de leur incarcération et ce qu’il en a résulté au niveau littéraire avec cette littérature carcérale qui est apparu ces derniers temps avec par exemple Salah Nouir ou Néjiba Boughanda.