Un soldat, décoré pour bravoure, tué au Mali et la France lui rend un hommage national dans la cour des invalides présidé par Emmanuel Macron qui, face à son cercueil, lui remet la légion d’honneur à titre posthume. Un mort à la guerre, c’est toujours un mort de trop. Mais, et tant pis si cela peut apparaître cynique, 52 militaires tués dans le Sahel en huit ans, c’est un chiffre faible pour des hommes dont le métier est de se battre.
A plusieurs reprises, Joe Biden a affirmé qu’il retirait ses troupes d’Afghanistan car il ne voulait pas un mort supplémentaire. De nos jours, les dirigeants, et l’opinion, acceptent la guerre, mais à condition qu’elle ne tue pas les siens. Et l’on préfère les drones aux braves soldats qui crapahutent et tirent. Les autres, les ennemis, leur vie ne compte pas. Ce sont les méchants. Le caporal-chef Maxime Blasko était un héros, mais que dire des centaines de soldats maliens, nigériens, burkinabés ou tchadiens qui tombent tous les jours dans le Sahel ? Et des hommes d’Ahmed Massoud dans la vallée du Panshir ? Et des milliers de civils pour lesquels, il n’y a pas d’hommage, mais simplement l’oubli et la misère . La cour des invalides, n’est-ce pas trop ?
Demain, la guerre ne tuera peut-être plus car elle sera « cyber ». Ou nucléaire, ce qui ne laisserait pas le temps aux hommages.