Au cours d’une séance de travail réunissant les autorités régionales et locales et des représentants d’organisations humanitaires du gouvernorat de Médenine, il a été décidé de fermer le centre d’hébergement des réfugiés et demandeurs d’asile à Zarzis, sur fond de tension avec les habitants de la région.
En effet, les protestations se sont multipliées après qu’un réfugié ait harcelé une habitante du quartier.
Ainsi, le Haut Commissariat aux Réfugiés aidera les réfugiés et demandeurs d’asile résidant dans ce logement, après sa fermeture, à trouver des logements en dehors des zones urbaines, selon le coordinateur Naoufel Tounsi.
Dans ce contexte, lundi 4 octobre, un premier groupe de résidents a quitté le centre, qui abrite 100 réfugiés et demandeurs d’asile. Après la fermeture de cet espace, deux centres restent encore sous la tutelle du Haut Commissariat aux Réfugiés dans le gouvernorat de Médenine.
A Médenine, le nombre de réfugiés et demandeurs d’asile a atteint, jusqu’à septembre, 1085 personnes, réparties entre 255 Soudanais, 231 Erythréens et 211 Syriens, et le reste sont de nationalités différentes.
Une décision de la part des autorités régionales qui est à déplorer, si nous sommes solidaires de l’habitante harcelée, et dénonçons tous actes de harcèlement et de violence à l’égard des femmes, cette décision reste disproportionnée.
Plusieurs régions dans le monde et notamment le bassin méditerranéen sont devenues de véritables zones de détresse au mieux et au pire une fosse commune. Pas une journée ne passe sans que nous déplorions la mort de dizaines et de centaines de personnes alors qu’elles cherchaient refuge en traversant les frontières terrestres et maritimes
La Tunisie par sa position géographique est au cœur de ce drame humain mais comme tout malheur est bon, elle pourrait aussi tourner cette triste situation à son avantage sur bien des plans et secteurs tels que l’economie, la géopolitique, le culturel… et ainsi peser d’autant plus sur la scène internationale.
Enfin cela ne serait que rendre justice à son Histoire, sa culture et une manière de donner l’exemple par son « exception tunisienne ». Le traitement des migrants chez nos voisins libyens n’est pas à prendre en exemple, de plus que nous avons toujours été les leaders de notre propre vision, de ce qu’un Etat doit être.
Mais pour cela encore faudrait-il des autorités compétentes , qui n’agissent pas pression populiste pour contenter une réaction. La gestion d’une région n’est pas affaire d’impulsivité, mais de compromis.
Il ne fallait donc pas fermer ce centre pour les refugiés, et sacrifier un service humanitaire en raison d’un geste individuel.