Au terme d’un congrès virtuel pour cause de pandémie, les 1001 délégués de la CDU, Union chrétienne démocrate, a choisi la continuité avec la ligne Merkel en élisant à sa tête , avec 521 voix, le ministre-président de Rhénanie du Nord- Westphalie – le land le plus peuplé avec 18 millions d’habitants – Armin Laschet. Arrivé derrière le libéral Fiedrich Merz au premier tour, il a bénéficié du report des voix du troisième candidat, lui aussi modéré, Norbert Röttgen.
« Nous allons veiller à ce que l’Union chrétienne démocrate fournisse le prochain chancelier » a déclaré Armin Laschet, mais son élection ne lui garantit pas qu’il représentera le camp conservateur lors des élections générales de septembre prochain, qui verront le départ d’Angela Merkel du pouvoir qu’elle occupe depuis 2005. Catholique, européen convaincu, proche de la France, le nouveau président de la CDU, qui va avoir bientôt 60 ans, bénéficie bien du soutien de la chancelière et sa modération pourrait lui permettre, demain, de s’allier aux Verts. Des atouts certains qui pourraient aussi le desservir : des électeurs de droite pourraient le juger trop centriste – la ligne que Mme Merkel a fini par imposer – et préférer voter pour l’AfD, Alternative pour l’Allemagne, parti d’extrême droite eurosceptique.
Pas sûr non plus que Fiedrich Merz fasse campagne pour lui. Battu en 2002 par Angela Merkel puis en 2018 par AKK, Annegret Kramp-Karrenbauer, qui, n’ayant pu s’imposer, a démissionné, il espérait enfin supplanter la chancelière et mettre la barre plus à droite.
Armin Laschet n’est pas trop apprécié des Allemands qui lui préfèrent au poste de chancelier le ministre-président de Bavière et dirigeant du parti frère, la CSU – Union chrétienne sociale – Markus Söder. 54 % des sondés le voient bien à Berlin contre 28 % pour le nouveau patron de la CDU. Des négociations vont s’engager et il n’est pas exclu qu’Armin Laschet renonce et pousse la candidature de son numéro deux, le ministre de la santé Jens Spahn, son cadet de 20 ans. Moins centriste, il s’était prononcé contre l’accueil des réfugiés.
Les conservateurs sont donnés gagnants en septembre avec 36 % des suffrages, grâce à « l’effet covid ». Lors des Européennes ils étaient tombés à 22 % et les Verts avaient obtenu 20 % des voix.
F.Farès