Le gouverneur de Tunis, Melek Kefi, a interdit hier toute manifestation politique sur l’avenue Habib Bourguiba, une mesure qui étonne sur bien des plans.
Tout d’abord, nous sommes à la veille du 20 mars, anniversaire de notre indépendance mais aussi une date qui depuis la révolution a souvent coïncidé avec des revendications sociales, partisanes… Comme celle prévue par le mouvement « Citoyens contre le Coup d’Etat », lesquels seront rejoints par les partisans d’Ennahdha ou d’autres opposants aux mesures du 25 juillet. Une interdiction claire et précise donc, à toute opposition au régime du Président Kais Saied …
Enfin sur l’avenue Habib Bourguiba! Tout autour on peut s’opposer à Kais Saied…Comme au Bardo? Le Parlement suspendu depuis près de 8 mois, est tombé en désuétude, abandonné à son sort de prisonnier bien gardé par une batterie de policiers… un lieu qu’on évitera donc.
Il nous reste l’avenue Mohamed V, son trafic routier , ses banques et la Cité de la Culture ou encore l’avenue Kheireddine Pacha où Abir Moussi a pu réunir près de 2000 personnes la semaine dernière! Un lieu qui pourrait « faire l’affaire » mais n’aura pas cette même charge symbolique nationale comme l’avenue Habib Bourguiba, car rappelons le, d’où que nous soyons, chaque tunisien et tunisienne a pour repère dans cette grande Tunisie, la Montre de l’artère principale de la Capitale et le nom du premier Président de la république.
Enfin, pourquoi une telle interdiction? Kais Saied se serait-il trahi? Et exprimait-il l’angoisse de revoir un « 14 janvier » le mettre à la porte sur l’avenue rebaptisée en 2011 « avenue de la Révolution »? Les indicateurs politiques et socio-économiques tendent à aller dans ce sens… Comme en 2011, le peuple réclame du pain…et bientôt sa liberté?