L’une se plaint d’être copiée, vante sans cesse son « courage de faire » et régresse. L’autre, pragmatique, sentant plus l’air du temps électoral, a abandonné ses thèmes traditionnels et ne cède pas de terrain ou à peine.
L’une, Valérie Pécresse, portée par sa victoire au congrès républicain est montée en flèche et se voyait déjà battre Emmanuel Macron le 24 avril. Mais elle ne passe pas la rampe, quelque chose chez elle n’accroche pas. Un manque de naturel. Et un programme trop à droite, parfois proche de Zemmour, plus Ciotti que Sarkozy pas pressé de lui apporter son soutien réclamé chaque jour par ses proches qui ne le voient pas « trahir » sa famille. Face au programme du président-candidat, elle n’a pu que le qualifier de « pâle copie » reprenant le slogan éculé : préférez l’original à la copie ». Elle aurait pu tenter de tourner le « plagiat » à son avantage en soulignant qu’elle avait, avant lui, les solutions et développé sur ce thème. Et, Emmanuel Macron ayant dit qu’il pourrait la nommer Première ministre, elle n’ a répondu que « pas moi » et, il y a quelques heures a avancé des noms de ministres : Pierre de Villiers, Teddy Riner, Leïla Slimani, tous étonnés de ne pas avoir été mis au courant. Cela a fait rire le judoka qui brigue une médaille d’or aux JO de Paris plus qu’un maroquin. Pensait-elle à David Douillet nommé ministre des Sports du gouvernement Fillon en 2001 ? La romancière, elle, a réagi, pas contente : « Je trouve ça très inélégant. Rien ne me ferait plus horreur ! Ceci dit, ça ferait une belle idée de roman ! ». L’entourage des Valérie Pécresse a cru bon de préciser que c’était une « réponse spontanée à une question ». La candidate n’a pas fait preuve d’à-propos…
Pendant ce temps, Marine Le Pen, sourire aux lèvres, déambulait sur un marché, semblant s’intéresser à tous et à chacun. Avec un souci répété : le pouvoir d’achat qui, avec la ruralité et la souveraineté alimentaire, est devenu son nouveau credo. « J’ai évoqué le pouvoir d’achat depuis plus de huit mois. Je fais campagne sur ce sujet, parce qu’en réalité les prix avaient explosé avant même la guerre en Ukraine », explique la candidate RN. Ses thèmes traditionnels repris et amplifiés par Zemmour, elle se préoccupe de la … préoccupation numéro un des électeurs. Et sur les plateaux, ses lieutenants confirment et en rajoutent : elle est la candidate du pouvoir d’achat. Un créneau qui semble porteur et peut le devenir encore plus, la guerre russe faisant monter les prix. Elle entend montrer qu’elle se soucie des classes populaires que sa rivale délaisse.
Le baromètre quotidien Ipsos-Sopra Steria pour franceinfo et Le Parisien-Aujourd’hui en France, publié ce samedi 19 mars donnait Emmanuel Macron à 30,5%devant Marine Le Pen (16,5%). Jean-Luc Mélenchon, Éric Zemmour, et Valérie Pécresse (10%).