Dimanche 20 mars a été pour le Président de la République, à défaut de la célébration de la fête de l’Indépendance, la clôture de sa Consultation nationale…
Si Kais Saied considère que c’est une véritable réussite, nous ne partageons pas cet avis.
C’est péniblement que 534915 avis, dont 40% les dix derniers jours, auront été récoltés sur 7 millions de votants…. et on comprend pourquoi! Choisir l’électronique et le numérique comme moyen de consultation, c’était mal connaître la réalité tunisienne.
Dans un pays à 4 millions de pauvres d’après la FTDES et où l’analphabétisme touche 17% de la population , cela réduisait grandement au préalable le taux de participation…. Pour consulter sa population, d’autres moyens, au demeurant moins attractifs, étaient disponibles pour toucher toutes les différentes couches sociales et générationnelles du peuple.

De plus nous consulter sur quoi? N’est ce pas aux politiques d’avoir un projet pour le pays? pour la jeunesse? N’est ce pas là que s’établit le rapport de confiance entre un citoyen qui par son vote accorde au politique les moyens de ce projet? Ou Kais Saied se payerait-il aux frais du contribuable sa future campagne présidentielle?
Nationale nous dit-on…un demi-million de participant c’est réduire considérablement la démographie tunisienne… oui on peut logiquement déduire que les seuls participants à cette consultation nationale sont les soutiens du Président, des gens qui se sentent concernés, qui comprennent aussi, son discours.
Vindicatif et belliqueux, le Président de la République n’aura pas réussi, ni même eu la volonté, d’en faire une cause nationale. Les oppositions, les accusations, les arrestations qu’auront subies les partisans d’Ennahdha, de Abir Moussi, de la gauche et des toutes familles, branches politiques du pays, se seront répercutés sur le taux de participation de la Consultation nationale.
Malgré cette preuve matérielle irréfutable que ce faible taux de participation, Kais persiste et signe, et utilisera les données récoltées comme base pour le Dialogue national… Un Dialogue qui là encore n’aura rien de national.