Sa parole est la principale force de son pays. On peut ne pas l’admirer, mais on est forcé de reconnaître son courage et son obstination. Inlassablement, il appelle à l’aide, plaide la cause de l’Ukraine devant les parlementaires occidentaux dont il dénonce une certaine hypocrisie et de l’égoïsme. Il culpabilise l’Otan qui n’en fait pas assez, les entreprises qui continuent de travailler en ou avec la Russie et financent par là, la guerre de Poutine, la mort d’Ukrainiens.
N’achetez plus de pétrole et de gaz russe, répète-t-il. Aux Belges, il a lancé « la paix a plus de valeur que les diamants russes, le pétrole et le gaz russe ». Certes, Volodymyr Zelensky n’est pas exempt de tout reproche et il serait facile de lui retourner cette imputation d’hypocrisie. Ce gaz russe qu’il ne faudrait plus acheter coule toujours à travers son pays dans les gazoducs qui l’achemine vers l’Europe, dépendante à 40%. Il aurait pu fermer le robinet, mais les Ukrainiens ont besoin de se chauffer, de cuisiner… 109 millions de barils passent chaque jour selon Gazprom et la société ukrainienne Naftogaz indiquait ces derniers jours que 97,5% des foyers ukrainiens avaient toujours du gaz. Conformément aux contrats, Kiev prélève sa part et perçoit son droit de péage, environ 1,5 milliard de dollars par an. Et Volodymyr Zelensky demande à la Norvège, au Qatar et à d’autres pays d’augmenter leur production. Faites ce que je dis, pas ce que je fais…
Bien sûr, on peut comprendre que les Ukrainiens qui souffrent, qui meurent sous les bombes n’ont pas besoin d’être en plus privés de gaz. Le pire, la catastrophe totale… Mais répondre positivement aux demandes du président ukrainien mènerait à la troisième guerre mondiale. Sa légitime insistance peut lasser.
Déjà, certains se souviennent que ce président comédien n’est pas vraiment net, qu’avant cette guerre imposé par Poutine, sa cote était basse au point que des journalistes parlaient de présidence de la « honte ». « Son image de mec cool et sympa, c’est de la poudre aux yeux, ajoute l’ancienne députée de son parti Hanna Skorokhod. Il est aussi charismatique que autoritaire. ». Elu pour lutter contre la corruption, il n’a pas tenu sa promesse et, avec sa femme et son entourage, il est cité dans les Pandora Papers. Trois appartements à Londres, un vaste réseau tentaculaire d’entreprises enregistrées à l’étranger pour cacher leur activité et détenues en copropriété par son groupe d’amis… Le « serviteur du peuple » se servait d’abord. A Kiev, on commençait à parler de Zelensky l’oligarque ». Il était pratiquement sur la liste noire des Occidentaux.
Aujourd’hui, il se bat avec courage pour son pays. Il mérite le respect. Pas l’oubli, l’effacement des mois d’avant la guerre.