Depuis deux jours la Tunisie connaît des tensions diplomatiques avec son son 4éme partenaire économique: la Turquie
En effet Erdogan avait déclaré que « la dissolution du Parlement est un coup porté à la volonté du peuple », l’Assemblée nationale étant, dans une démocratie qui fonctionne correctement, la représentation de la volonté du peuple. Sauf que le Président turc semble avoir oublié une donnée essentielle et purement locale, à savoir que la volonté du peuple c’est Kais Saied… enfin d’après Saied lui-même.
De plus, on serait bien tenté de lui rétorquer de s’occuper de l’amenuisement de sa démocratie et de sa laïcité… mais nous allons éviter toute ingérence aussi.
Ce qui est plutôt loquace dans cette « escalade » diplomatique, c’est que ce n’est pas la première fois (et probablement pas la dernière non plus) que la Tunisie reçoit de la part de ses partenaires: la France, les Etats-Unis, l’Angleterre, l’Allemagne, des remarques, des recommandations, des appels plus ou moins sévères … à un retour au fonctionnement des institutions politiques du pays. Poussant la réaction cette fois-ci à faire convoquer l’ambassadeur turc par le ministre des Affaires étrangères.
Un coup politique qui, sans être dénué de sincérité tend à nous jeter de la poudre aux yeux en nous donnant à voir un président de la république se positionner comme le représentant et le défenseur de la Nation tunisienne… et un vengeur cherchant au passage à mettre à mal les amis nahdhaoui du Président turc.
Oui, Kais Saied ne réagit pas seulement en défendeur de la souveraineté l’Etat, ce qui est du reste son rôle, mais en stratège faisant dès calculs politiques évidents. Et ce, pour gagner des galons auprès d’une population qui commence à douter de la réelle capacité de Kais Saied à « mettre du pain sur la table » comme le bon père (de la Nation) qu’il ambitionne d’être.