En confirmant avoir bombardé Kiev jeudi soir, Moscou a pris soin de préciser que c’était avec « des armes de hautes précision ». Une manière de dire que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, n’était pas visé et de rappeler aux Occidentaux que la Russie, forte et déterminée, peut frapper où et quand elle veut. Certes, mais cela ne cache pas que Poutine qui comptait s’emparer de l’Ukraine en quelques jours, est en échec et que la force qu’il affiche cache la faiblesse de son armée qui a des moyens technologiques considérables mais un commandement jusqu’à présent défaillant et des soldats mal formés. Il a dû réduire ses ambitions.
La seule « réussite » du maître du Kremlin est d’avoir unis face à lui les Européens et permis à Joe Biden d’effacer son échec afghan. Au fil des jours, le président américain a pris de l’assurance et aujourd’hui, il met « le paquet » pour aider l’Ukraine à résister, voire à triompher. Si son secrétaire d’Etat à la Défense Lloyd Austin a été maladroit en affirmant que le but était d’affaiblir la Russie, il est certain que l’Amérique veut prouver au monde que Poutine n’est pas un partenaire fiable et qu’il se conduit en dehors de toutes les règles internationales. En demandant des milliards de dollars pour aider Kiev, Joe Biden dit en creux que la guerre sera longue, pas seulement militaire, mais aussi idéologique. C’est d’ailleurs ce que prétend le patriarche orthodoxe de Moscou, Kirill, qui assure que la Russie mène la guerre du bien contre le mal.
A court terme, Poutine court après une victoire pour le 9 mai date anniversaire pour son pays de celle contre le nazisme en 1945. Ne dit-il pas que le pouvoir est nazi à Kiev ? Dans le Donbass où ses forces progressent, les combats risquent de s’intensifier dans les prochains jours. Les Russes voudraient prendre de vitesse l’arrivée de l’armement occidental qui se déverse sur l’Ukraine et qui pourrait faire basculer le conflit. Jusqu’à présent, le plus grand fournisseur d’armement aux combattants ukrainiens serait bien l’armée de Poutine qui a laissé sur le terrain des centaines de blindés…
Rien n’est écrit, Poutine est toujours imprévisible… Les prochains jours pourraient marquer un tournant…