Une seule certitude ce dimanche soir à 22 heures : Emmanuel Macron n’aura pas la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Les résultats de ce second tour des législatives constituent un véritable séisme politique qui laisse entrevoir des lendemains difficiles pour le gouvernement. D’ailleurs, quel visage aura, demain, ce nouveau gouvernement que quelques ministres battus, comme Amélie de Montchalin, Justine Bénin ou Brigitte Bourguignon, voire d’autres auront quitté ? Un changement à Matignon, même si Elisabeth Borne a été élue ? Elle n’imprime pas, n’a pas mené une campagne victorieuse…
Renfrogné, l’air sévère, Jean-Luc Mélenchon, qui n’a fait « déferler » personne – 54% d’abstention -, a refusé d ’ « admettre sa défaite car ne disposant pas des résultats complets, a évoqué un possible tripatouillage, mais il a surtout insisté sur « la déroute du parti présidentiel » et « son échec moral ». Il s’est avancé en affirmant avoir « réussi à faire tomber » Macron car le président détient la majorité relative même si elle est moins large qu’annoncée par les sondages. Des sondages qui n’ont pas vu la grande surprise de cette élection, la seule victoire, celle du Rassemblement national qui devrait compter aux alentours de 85 à 90 députés. « Le travail sur le terrain paie » a déclaré une Marine Le Pen que l’on n’avait jamais vu aussi heureuse et qui voit déjà à l’Elysée quelqu’un de son parti en 2017. Mélenchon ne siégeant plus à l’Assemblée, c’est elle qui sera la première opposante.
Tout repart pratiquement à zéro et l’on peut s’attendre à des moments difficiles à l’Assemblée, à des blocages, à des motions de censure. Les Républicains qui auront une soixantaine de députés peuvent avoir un rôle décisif et peser sur les orientations du gouvernement. Le président devra se montrer agile pour faire passer ses lois. Il doit, face à ce mauvais résultat qu’il n’avait pas anticipé, réagir vite ? Le temps est venu de sa « nouvelle méthode », de clarifier le rôle de son conseil national de refondation.