Hatem Bourial
La place Ramadan Bey se trouve au cœur de l’ancien quartier ottoman de la médina. Véritable carrefour, elle est le lieu où se croisent de nombreuses artères – étroites et tortueuses – dont l’histoire est bien riche.
On pourrait commencer par la rue du Pacha qui s’ouvre sur le petit souk des marchands de drapeaux avec les ateliers des frères Boukardougha et celui de Radhia Saidi. Ici, on fabrique des drapeaux de père en fils.
On découvre aussi dans cette rue plusieurs « masjed » (petites mosquées) parmi lesquels celui où priait parfois Tahar Ben Achour.
D’ailleurs, la demeure historique des Ben Achour n’est pas loin. On y a installé la bibliothèque municipale depuis quelques années.
Cette maison avait d’abord appartenu aux Bouattour, avant de changer de mains. On y trouve une formidable enfilade de quatre vestibules, séparés, malgré leur taille étroite, par des portes massives.
Cette rue du Pacha regorge de trésors, de demeures patriciennes, de vénérables médersas et autres hammams d’antan.
Elle bruisse de légendes cette rue du Pacha et, pour qui sait entendre, les pas de Kheireddine résonnent encore sur les pavés. Ne dit-on pas qu’il remontait cette rue pour aller vers la Kasbah ?
On trouve autour de cette rue une école de jeunes filles célèbre dans notre mémoire collective, les accès à plusieurs artères fameuses comme la rue du Sabre (El Qlach) où vécut Hédi Nouira, la proximité de la zaouia de Sidi Brahim, les ateliers des sieurs Merai et Ben Sassi, relieurs traditionnels de la rue de l’Agha…
Que de découvertes dans une seule rue aussi inépuisable que la mémoire du Tunis du temps jadis !