« Je pense que Bolsonaro va perdre les élections parce que je pense que je vais gagner », a déclaré mercredi l’ancien chef de l’Etat affirmant à nouveau être le vainqueur du scrutin avant d’appeler Bolsonaro à « se taire » et à « ne pas créer de troubles dans le pays » en cas de défaite. Les sondages donnent la victoire à Lula avec 53% des voix et le débat de vendredi soir n’a été, selon Otavio Guedes, chroniqueur politique de Globonews, n’a été qu’ « anti-débat sans la moindre nouveauté qui puisse changer la donne ». Peu d’arguments de fond, d’éléments de programmes mais des insultes et des fake news. A une vingtaine de reprises, ils se sont traités de « menteur »
Les jeux seraient faits si l’on oubliait que les sondages du premier tour, dont certaines prévoyait l’élection dircete de l’ancien métallo , se sont lourdement trompés. N’y a-t-il vraiment que 2% d’indécis ? Et combien, parmi les 156 millions d’électeurs sont susceptibles de changer d’avis en sortant de la messe après avoir entendu le sermon du pasteur ou du curé ?
60% des électeurs reconnaissent que la religion a de l’importance dans leur choix. Les Brésiliens sont à 60% catholiques et 30% protestants surtout évangélistes. Des communautés elle- mêmes divisées : 57% des catholiques votent Lula et 38% Bolsonaro qui, par contre, recueillent 65% des voix des évangélistes contre 32 pour l’ancien président.
Tout au long de la campagne, les supporters du président sortant ont affirmé que Lula fermerait les églises évangélistes et les pasteurs l’ont répété en boucle, ce qui a amené le leader du Parti des travailleurs à publier une « lettre ouverte au peuple évangélique » pour démentir. Il y dénonçait « le triste scandale de l’utilisation de la foi », ce que d’ailleurs interdit la loi électorale. Mais les bolsonaristes n’ont cessé de proclamer que Lula le Satan est l’incarnation du mal alors que Bolsonaro est « l’envoyé de Dieu ». Côté catholique, la conférence des évêques a déploré » l’intensification de l’exploitation la foi et de la religion dans l’espoir des gagner des voix en vue du second tour ».
Même le pape François est intervenu en souhaitant que Notre Dame d’Aparecida, la patronne du pays « protège le peuple brésilien de la haine, de l’intolérance et de la violence ». Des mots qui, malheureusement, résument la campagne présidentielle et qui se sont propagés par le biais des fake news et des réseaux sociaux.
Et ce n’est pas fini car il est envisageable que Jair Bolsonaro n’accepte pas son éventuelle défaite. Il vient d’échouer à faire constater par le tribunal supérieur électoral un « énorme déséquilibre » en sa défaveur dans la campagne à la radio et ses proches ont tenté de faire reporter le scrutin. Tenterait-il un « 6 janvier » comme son ami Trump qui vient de lui envoyer un message. Il y salue « un grand et respecté leader, un super type au grand cœur ».