Dès les premières secondes, la mise en scène fluide et maitrisée de Martin Scorsese servie par la musique mélodieuse et jazzy de Bernard Hermann (compositeur attitré d’Alfred Hitchcock et bien d’autres cinéastes de renom) plongent le spectateur dans les artères new-yorkaises. L’on y suit Travis Bickle (Robert De Niro livrant sa plus belle performance), chauffeur de taxi insomniaque et solitaire lors de ses déambulations nocturnes entre courses avec les clients et échappées dans les cinémas X. Un homme effacé, sensible, vétéran du Viêtnam de surcroit confronté à longueur de journée à la perversion et à la violence de la rue. Dégouté et indigné par la déchéance physique et sociale qui l’entoure, Travis Bickle va se mettre en tête de sauver une jeune prostituée mineure (la révélation Jodie Foster âgée de 12 ans durant le tournage) de son proxénète violent. A titre d’information, le réalisateur avait une confiance aveugle en son comédien à un point tel qu’il le laissera livrer sa propre partition, donnant ainsi naissance à des scènes entrées dans la légende, comme le fameux “U talking to me ?” totalement improvisé face au miroir.
« Taxi driver »…nouvelle vague
Voilà un film d’une fraicheur, d’une modernité jamais vue au cinéma. A lui seul, Martin Scorsese a surpassé les critiques des cahiers du cinéma tels que Jean-Luc Godard, François Truffaut…et a incarné à lui seul…une nouvelle vague. Une vague qui a tout raflé sur son passage et marqué les esprits de millions de personnes à travers le monde. Un film intemporel qui, dévoilé lors du Festival de Cannes en 1976, a stupéfait son monde et remporté toutes les faveurs du public en plus de la Palme d’or et plus tard l’Oscar du Meilleur acteur pour Robert De Niro.
Il existe en outre une page Facebook, « Travis Bickle is literally me » qui reprend, avec beaucoup d’humour noir, les attitudes du personnage principal de l’un des plus beaux films de l’histoire du cinéma.