Il semblait en forme, plein de vigueur et d’enthousiasme en prononçant mardi soir son discours sur l’état de l’Union, 73 minutes sans faiblir au cours desquelles, il a répété plusieurs fois qu’il était là « pour finir le travail », laissant entendre qu’il allait briguer un second mandat.
S’il a fait preuve d’optimisme – « les Etats-Unis sont en meilleure position que n’importe quel pays dans le monde »- les Américains ne perçoivent pas la même manière l’évolution du pays. Les sondages sur son bilan sont plutôt mauvais : 65% contre 58% il y a un an jugent que les Etats-Unis sont sur une « mauvaise voie ». Sa popularité, en légère hausse, reste basse à 41% et 37% des démocrates, 23% des jeunes, souhaitent qu’il se représente. Au final, 6 Américains sur 10 estiment qu’il n’a pas fait grand-chose ou même rien.
Evidemment, Biden n’est pas de cet avis. Il a voulu rassurer et a longuement vanté ses actions passées et à venir : 12 millions d’emplois créés, sécurité sociale, assurance maladie, programmes pour les personnes âgées… Il a balayé très large, allant du prix de l’insuline aux impôts insuffisants payés par les milliardaires, des factures trop élevées des câblodistributeurs aux frais imposés sans raison par les compagnies aériennes, sans oublier la nécessaire interdiction de la vente des fusils d’assaut.… « Les Américains sont fatigués d’être pris pour des imbéciles », s’est-il exclamé en promettant d’investir en faveurs de tous les oubliés.
Exaltant la grandeur de l’Amérique et fidèle au slogan trumpien, mais finalement de tous les présidents, « America first » Joe Biden ne s’est guère étendu sur la politique étrangère sinon pour réaffirmer son soutien à l’Ukraine , avertir la Chine de sa grand fermeté et lancer au monde que « ce n’est jamais un bon pari de parier contre l’Amérique ».
Beaucoup de mots et de bons sentiments dont Donald Trump s’est moqué : « il a l’air très énervé, il crie dans le micro alors qu’il tente d’être conciliant » – il a appelé les républicains à travailler avec lui. Fox News, l’ex chaîne préférée de Trump a vu « un vieil homme faible et obsolète ». Peut-être sévère, exagéré, mais le problème est là : Biden a 80 ans. Peut-il rêver encore de Maison Blanche dans deux ans, représenter l’avenir ? Difficile de croire que les Américains aimeraient. Mais seraient-ils résignés ?..