Aider l’Ukraine jusqu’à la victoire, ne laisser à l’armée de Poutine aucune possibilité de l’emporter : à Munich, les alliés de Kiev ont réaffirmé leurs engagements, assuré Volodymyr Zelensky de leur détermination sans faille et, plus discrètement, sondé la Chine sur ses intentions.
Beaucoup de discours donc, mais rien de véritablement nouveau.
La Pologne répète qu’elle pourrait livrer des Mig, d’autres pays forment des pilotes sans annoncer de décision. Alors que le premier anniversaire de la guerre arrive vendredi et que les soldats ukrainiens sont en difficulté sur le terrain, on attend avec un intérêt grandissant le discours que va prononcer Joe Biden qui arrive ce lundi en Pologne. Leader du « monde libre », de l’Otan, le président américain est en quelque sorte le maître du jeu. Sans l’aide de Washington, l’Ukraine ne pourrait lutter avec succès. Il renouvellera son soutien total à Kiev, s’entretiendra avec les « Neuf de Bucarest » – la Bulgarie, l’Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie et la Tchéquie- mais surtout, il délivrera un message à Poutine, un message que l’on annonce fort et destiné à peser sur la suite des événements. D’autant que, sans doute le même jour, mardi, le président russe doit s’adresser à la nation, rendre compte de l’état de l’union et donc de l’ « opération spéciale » menée en Ukraine.
L’armée russe prépare une vaste offensive qui, selon des experts militaires, a déjà commencé afin de prendre de vitesse les Ukrainiens qui attendent avec impatience tous les matériels promis afin de repartir, eux aussi, à l’attaque. Ces experts ne croient plus guère, comme d’ailleurs les dirigeants politiques, à une victoire militaire de l’un ou l’autre camp, penchent plutôt pour une situation de blocage, d’enlisement du conflit appelé à durer longtemps.
La clé, le déblocage pourrait être la livraison très rapide de nouvelles armes à Kiev, y compris des avions. Mais, l’Otan ne fabrique pas assez de munitions pour suivre la cadence à laquelle l’Ukraine les tire – deux à trois fois moins pourtant que la Russie.Pas de vainqueur dans l’immédiat. Alors, Biden parlera-t-il de paix ? Toute guerre se termine par une paix. Ou par un statu quo dangereux comme celui de 2014 dans le Donbass qui a entraîné la situation actuelle. Emmanuel Macron n’a pas tort quand il dit que l’aide à l’Ukraine dans « un conflit prolongé est le seul moyen de le faire revenir (Poutine) à la table des discussions de manière acceptable ». Acceptable par l’Ukraine.
Cela posé, il ne faut pas oublier que l’Occident n’est pas suivi par une grande partie du monde qui n’a pas oublié la colonisation européenne, l’impérialisme américain, l’Irak, la Libye, la Palestine… En un an, Poutine a changé de version sur cette « opération spéciale » devenue aujourd’hui une guerre menée contre la Russie, qui ne fait que se défendre, par un Occident décadent. Le monde « libre et faible » contre les nations fortes et autoritaires.