Rien de véritablement nouveau à Moscou et à Varsovie dans les discours de Poutine et de Biden. Le Russe a reconnu que la situation était compliquée en Ukraine mais répété qu’il atteindrait ses objectifs sans les préciser. L’Américain a réaffirmé le soutien total et durable des Etats-Unis et de l’Otan au pays agressé mais a soigneusement évité de mettre les avions dans la liste des matériels qui vont être livrés.
Rien de nouveau donc, mais un contraste frappant entre les deux discours, les deux atmosphères. Dans les jardins du château royal de Varsovie, c’était la fête, les lumières, le show à l’américaine avec à la fin des enfants agitant des drapeaux et entourant Biden.
A Moscou, c’était l’ennui dans une salle froide remplie de bureaucrates et de militaires. Deux heures d’un discours convenu qui a endormi Medvedev, Lavrov et quelques autres. Ils ne croyaient sans doute pas à cette Russie que Poutine voyait réussir malgré et même grâce aux sanctions… Même le tourisme se développe, selon lui !
D’un côté la liberté, le respect de l’État de droit ; de l’autre la défense de son pouvoir, de son régime. N’ayant pu gagner en trois jours, Poutine a changé son récit : attaqué par l’Occident, la Russie ne fait que se défendre, défendre le peuple ukrainien pris en otage par cet Occident décadent. C’est la Russie qui défend les valeurs. Une inversion totale, une réalité parallèle, même en tenant compte du fait que les Etats-Unis et leurs alliés ne sont pas toujours, loin de là, exemplaires.
On ne peut être dupe. En Ukraine, c’est un combat entre la démocratie et l’autocratie. Pas une guerre de civilisation. Il ne faut pas se tromper : l’enjeu est mondial.
Un point commun quand même : Poutine, comme Biden estime que le conflit va durer. ”La défense de la liberté est un travail de long terme” estime l’Américain. « Nous allons régler pas à pas, soigneusement et méthodiquement, les objectifs qui se posent devant nous », assure le Russe.