Un hommage national à l’avocate féministe Gisèle Halimi, décédée en 2020, sera rendu par Emmanuel Macron le 8 mars à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, a indiqué l’Élysée.
Le chef de l’État prononcera un discours au Palais de justice de Paris, a-t-on précisé, confirmant une information de L’Obs.
Quant à la possibilité de faire entrer un jour au Panthéon l’avocate et militante – une idée régulièrement réclamée par des associations féministes et par des responsables politiques, y compris de la majorité -, « ce dossier est toujours à l’étude et s’inscrit, comme toutes les demandes touchant au Panthéon, dans un processus de temps long », a-t-on indiqué à l’Élysée.
Interrogé par l’AFP, Jean-Yves Halimi, l’un des fils de Gisèle, s’est dit « on ne peut plus satisfait » qu’un hommage national lui soit rendu.
« On devait bien ça à la personnalité publique qu’a été ma mère pendant des dizaines d’années, sur de nombreux sujets comme la lutte anticoloniale, ou la lutte et les droits des femmes », a-t-il déclaré. « J’ai toujours pensé qu’elle le méritait », a-t-il ajouté.
L’hommage national « peut tout à fait être une première étape, un premier pas » vers une éventuelle panthéonisation ultérieure, a par ailleurs observé M. Halimi, une possibilité à laquelle il s’est dit « tout à fait favorable ».
Avocate, femme politique et écrivaine, Gisèle Halimi, décédée le 28 juillet 2020 à 93 ans, a dénoncé l’usage de la torture pendant la guerre d’Algérie par les militaires français, ce qui lui vaudra une arrestation et une brève détention.
Elle a également fait de sa vie un combat pour le droit des femmes, marqué par un procès retentissant en 1972, où elle obtient la relaxe d’une mineure accusée d’avoir avorté après avoir été victime d’un viol. Ce procès très médiatisé, qui permit à l’avocate de mobiliser l’opinion, ouvrit la voie à la dépénalisation de l’avortement, début 1975.
Élue députée en 1981, Gisèle Halimi poursuivit le combat à l’Assemblée nationale, cette fois pour le remboursement de l’interruption volontaire de grossesse (IVG), finalement voté en 1982.