Le procès en destitution de Donald Trump s’ouvre demain au sénat. Un mois après l’assaut meurtrier du Capitole, il est accusé d’ « incitation à l’insurrection ». Pour qu’il soit jugé coupable, il faut la majorité des deux tiers, soit 67 des 100 sénateurs. Improbable aujourd’hui car sûrement cinq Républicains ont rejoint les 50 démocrates. Cependant, quelques défections sont envisageables.
L’ancien président, qui a changé de défenseurs, les habituels ayant démissionné, n viendra pas au Sénat où il sera représenté par deux avocats qui ne sont pas de premier plan. L’un d’eux, Bruce Castor est le procureur qui avait refusé de poursuivre le comédien Bill Cosby pour agression sexuelle. L’autre, David Schoen, qui se vante d’avoir assisté « toute sorte de gangsters » est l’ancien défenseur de Jeffrey Epstein et reste convaincu qu’il ne s’est pas suicidé en prison. Ils axeront leur plaidoirie sur deux axes principaux. Le premier consistera à affirmer que la procédure est illégale car Trump, redevenu simple citoyen, ne peut être ainsi jugé. Le second mettra en avant que l’ancien président n’a fait qu’exercer son droit à la libre expression garanti par la constitution. Donald Trump souhaiterait que ses avocats insistent aussi sur le fait qu’il a été battu uniquement en raison de fraudes électorales massives.
Les neuf procureurs démocrates chercheront à prouver qu’il est coupable car il » a créé une poudrière, allumé une allumette puis cherché à tirer personnellement profit du chaos qui a suivi ».
Les Républicains aimeraient que le procès soit reconnu illégal, anticonstitutionnel afin qu’ils n’aient pas à juger sur le fond, sur l’appel à la sédition. Si beaucoup, plus que les cinq qui suivent les démocrates, sont satisfaites d’être débarrassés du milliardaire, ils hésitent à se couper des 74 millions d’Américains qui ont voté pour lui. Pour l’instant Donald Trump, qui reçoit à Mar-a-Lago des élus républicains, reste le préféré, le chou chou surtout dans les campagnes, dans la base du parti.
S’il est acquitté, Donald Trump ne sera pas pour autant tiré d’affaire. Un simple vote à la majorité simple pourrait, dans les deux chambre le déclarer coupable d’acte de rébellion ou d’insurrection, ce qui lui interdirait d’exercer un mandat fédéral. De plus, de nombreuses affaires risquent de le conduire devant les tribunaux.
C’est le quatrième procès en destitution de l’histoire. En 1868, Andrew Johnson s’en était tiré à une voix près. Les eux autres visaient Bill Clinton en 1998 et … Donald Trump en 2020. Un recordman…