Il l’a réaffirmé cet après-midi à Bruxelles : il ne cédera pas sur la réforme des retraites, mais est prêt à discuter des questions liées au travail avec l’intersyndicale. Non répond- t- elle. Insuffisant. Mais, à l’unisson avec les opposants politiques, elle se félicite d’une victoire : leurs manifestations passées, présentes et à venir empêchent la venue du roi d’Angleterre. A défaut du président français, les contestataires accrochent une victime royale à leur tableau de chasse. Une première victoire de la mobilisation sociale, un premier recul qui en appelle d’autres. Sûr ? Pas du tout. C’est, à n’en pas douter, un échec pour Emmanuel Macron, mais une visite reportée peut-elle annuler une réforme jugée nécessaire ? Les deux poursuivent leur chemin, assure le président : le souverain viendra cet été et le texte adopté sans vote poursuit son chemin…
Ce report, pour cause de « bon sens » plaide Emmanuel Macron, la France n’en n’avait vraiment pas besoin, ça la fout mal. L’image d’un pays au bord du chaos avec des montagnes de poubelles dans les rues parisiennes. On se moque à Moscou et à Téhéran de cette France prompte à donner des leçons mais qui n’écoute pas son peuple. Mais, à la vérité, qui porte atteinte à l’image, à la réputation du pays ? Son président qui veut imposer une réforme déjà appliquée ailleurs ou ses manifestants-casseurs – une spécialité hexagonale- qui revendiquent la violence, soutenus au moins implicitement par Mélenchon qui rêve toujours de l’Elysée.
Au lieu d’effectuer sa première visite officielle en France, Charles III sera en Allemagne. Symboliquement, c’est un coup dur. Cette Allemagne, qui comme la Grande-Bretagne ne comprend pas ce refus des Français de travailler deux ans de plus. L’Allemagne, peut-être un peu envieuse, ne dit-elle pas : “vivre comme un vieux en France ”…