Maintenant il faut arrêter monsieur Le Président !
Le jeu auquel vous jouez depuis la confirmation de Hichem Mechichi par l’Assemblée des représentants du peuple Président du gouvernement, est un jeu tellement grotesque qu’il a fini par être lassant. Il est aujourd’hui dangereux. Il perturbe le marche de l’État. Il menace l’unité des Tunisiens. Il installe la méfiance entre les les diverses composantes du paysage politique. Il atteint le projet démocratique dans son ensemble.
Le peuple tunisien vous a élu pour que vous soyez le symbole de son unité, l’emblème de son union, la figuration de sa cohésion.Pour cela, il vous fallait vous élever au-dessus de la mêlée, au-dessus des appartenances partisanes et claniques, au dessus des calculs politiques mesquins et des intérêts étriqués. Le peuple vous a fait confiance pour que, une fois installé dans vos fonctions, vous lui témoigniez de votre reconnaissance et lui rendiez cette confiance et l’insuffliez dans l’âme de chaque citoyen.
Hélas monsieur Le Président, il semble que vous ne fassiez pas la différence entre la grandeur de l’Etat et il la vôtre propre, entre le prestige de l’État et votre propre prestige, entre la représentation de l’autorité nationale et votre propre ego.
Bien sûr que c’est vous qui aviez proposé Mechichi à la présidence du gouvernement. Cela voudrait-il pour autant qu’il doive vous être asservi tout le temps que durera son mandat, et se comporter et agir comme le premier ministre d’un super président? Nous sommes dans un régime quasi-parlementaire, ne l’oubliez pas s’il vous plaît. Avant vous, des personnalités prestigieuses de la trempe de Moncef Marzouki ou de Béji Caïd Essebsi se le sont rappelé tout le temps qu’ils sont restés au pouvoir. Ils n’ont pas cherché à bloquer la marche de l’Etat, à empêcher un gouvernement de travailler pour des raisons mystérieuses-puisqu’aucune explication n’est donnée-, ou à utiliser leurs supporteurs pour appeler au renversement du régime.
Monsieur Le Président, le peuple attend des solutions concrètes à ses problèmes réels. La guerre contre le chômage, le combat contre la pauvreté, la lutte contre la corruption sont des impératifs bien plus urgents et utiles qu’une guéguerre de chapelles juridiques dictées par un ego surdimensionné.
Monsieur Le Président, ne soyez pas l’otage de l’ambition de quelques manœuvriers de votre entourage. Ne soyez pas responsable de la catastrophe nationale annoncée du fait de cet absurde blocage.
Monsieur Le Président, arrêtez cet étrange jeu dangereux et limitez-vous à jouer votre rôle. Celui du rassembleur des Tunisiens, du promoteur de leur unité nationale. Celui d’inspirateur de confiance et d’optimisme.
Et essayez de lire autre chose que vos vieux manuels juridiques.