A Tripoli, des communautés de “gamers” s’organisent autour de salles dédiées aux jeux vidéo. Ce goût de la jeunesse pour les technologies peut désormais s’épanouir après les décennies de l’ère Kadhafi et les conflits post 2011.
Contrairement à d’autres pays arabes, « le monde du jeu vidéo était complètement mort ici » jusqu’à récemment, dit à l’AFP Sofiane Mattouss, qui supervise une salle de jeu privée inaugurée en 2022. Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord sont considérés comme une région à forte croissance par les experts de cette industrie, avec pour marchés les plus importants l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et l’Egypte.
Mais l’investissement dans les technologies et les divertissements a été fortement ralenti en Libye par plus de 40 ans de dictature de Mouammar Kadhafi puis par les affrontements entre camps rivaux qui ont suivi sa mort pendant la révolution de 2011.
Le long isolement des joueurs dans un pays pourtant riche et regorgeant de pétrole explique la « forte demande » actuelle de lieux leur permettant enfin de « jouer ensemble et de participer à des tournois », estime Sofiane Mattouss.
Honnis sous Kadhafi, l’appétit pour les technologies, la pratique de différents sports et les investissements du secteur privé commencent à se répandre en Libye. Une fédération d’e-sport a même été lancée en 2018. Une demi-douzaine de salles modernes ont vu le jour à Tripoli, sans compter d’autres grandes villes comme Benghazi.