Pour les Européens, c’est un camouflet. Lundi, l’actuelle directrice générale adjointe de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), l’Américaine Amy Pope, a été élue par acclamation à la tête de cette agence devenue onusienne en 2016. Elle se présentait contre son chef actuel, le Portugais Antonio Vitorino, élu en 2018 face à un candidat trumpiste. La bataille a été féroce non pas entre les blocs traditionnels, la Chine et la Russie d’un côté, les Occidentaux de l’autre, mais entre alliés transatlantiques. A la sortie du conseil exécutif de l’OIM, Amy Pope pouvait savourer sa victoire: «C’est un jour extraordinaire et un moment incroyable pour l’organisation par rapport à ce qu’elle peut faire pour plus de 100 millions de personnes déplacées à travers le monde.» La nouvelle élue estime qu’il importe désormais de voir le phénomène de la migration «de façon plus globale» en intégrant beaucoup plus «les diasporas, la société civile et le secteur privé» tout en collaborant étroitement avec les Etats.
La nouvelle dirigeante était la candidate du président américain. Pour Joe Biden, l’OIM a besoin « d’un leader tourné vers l’avenir ». Et l’Américaine répond parfaitement à la description, a-t-il claironné à quelques jours de l’élection. Les critiques craignent qu’avec Amy Pope à sa tête, l’OIM adopte l’approche de Washington en matière de migration, et ce, alors que l’administration Biden vient d’adopter une politique de contrôle aux frontières plus stricte, basée sur la dissuasion.