Jour après jour, les forces ukrainiennes annoncent qu’elles avancent, mais si l’armée russe reconnaît quelques reculs, Vladimir Poutine monte au créneau bien plus que d’habitude pour affirmer que la contre-offensive de Kiev se brise sur les lignes russes et n’a « aucune chance » d’aboutir. « Les chars brûlent et les F-16 brûleront, fanfaronne le maître du Kremlin qui voit les équipements fournis par l’Occident s’épuiser rapidement.
Les choses bougent sur le front et plus seulement à Bakhmout. Contre-offensive ou poursuite des reconnaissances, des tests pour trouver le lieu, et le moment, de la « bonne » percée vers Melitopol et la mer d’Azov. Ou vers d’ autres points. Kiev qui est loin d’avoir engagé toutes ses forces est à la recherche du point de bascule.
Pour l’instant, il faut avouer que l’on ne sait pas grand-chose sinon que des combats se font plus durs et que les pertes sont lourdes. On est en plein dans ce que les militaires appellent le brouillard de la guerre. Silence sur les opérations ou déclarations bien choisies. Guerre de communication pour faire douter l’ennemi et donner confiance à sa population.
Malgré le flou sur la situation réelle, il est certain que les Ukrainiens souffrent d’un manque d’aviation et que les Russes dominent avec leur hélicoptères « tueurs » de chars, mais les généraux de Kiev le savaient et ont sans aucun doute envisagé des parades. Certain aussi que la guerre des drones -une grande première à cette échelle – fait rage. Drones de reconnaissance ou drones kamikaze, ils sont des centaines chaque jour dans le ciel. Selon les Britanniques, des milliers sont abattus chaque mois.
Dans ce début de nouvelle phase du conflit, les deux camps reconnaissent, malgré les rodomontades poutinesques que l’autre camp est plus fort que prévu. Sur le front, des soldats ukrainiens confient qu’ils ne s’attendent pas à une telle résistance des Russes.
Tant que le brouillard ne se sera pas dissipé, les chances de négociations de paix sont nulles. La médiation africaine est sympathique. Bien sûr que cette guerre ne les concerne pas directement et qu’ils en souffrent, mais l’Afrique du Sud, et d’autres, sont trop sensibles à la propagande de Poutine contre un Occident dominateur et colonialiste pour être des intermédiaires crédibles. On peut certes discuter du sujet, mais c’est bel et bien la Russie de Poutine qui a envahi l’Ukraine sous de faux motifs. Hier encore, il a répété sa fable sur les nazis ukrainiens, sur la volonté occidentale de détruire son pays.
Comment l’Ukraine pourrait-elle accepter de négocier aujourd’hui ? D’ailleurs dans le vocabulaire poutinien, négociation se dit capitulation.