Le sommet de l’Otan s’ouvre ce mardi à Kiev avec l’Ukraine au centre des débats. Alors que les discussions et négociations sont allées bon train, les 31 membres de l’Alliance n’ont pas de position commune. S’il est acquis que l’adhésion de Kiev est repoussée après la fin de la guerre, la question qui divise est celle des garanties à donner au pays envahi par son voisin russe. L’Otan est d’accord pour un soutien total et son secrétaire général, Jens Stoltenberg dont le mandat sera prolongé d’un an, est formel : « notre première tâche est d’assurer la victoire de l’Ukraine ». Il faut donc continuer à fournir des armes ainsi qu’une assistance financière.
Mais comment et par qui ? L’Otan en tant que telle n’apporte pas d’aide, c’est l’affaire des différents pays. Les garanties de sécurité réclamées par Volodymyr Zelensky, qui pourrait faire un saut à Vilnius, pourraient, a déclaré un haut-fonctionnaire allemand être apportées par le G7 qui comprend les États-Unis, l’Allemagne, le Japon, la France, le Canada, l’Italie et la Grande-Bretagne, ainsi que l’Union européenne. Les Etats-Unis ont fait savoir aux Ukrainiens qu’ils fourniraient « l’armement dont ils ont besoin, la capacité de se défendre ». L’Otan mettra-t-elle en parallèle le coût de l’aide et les résultats sur le terrain ? Les 31 parleront forcément de la contre-offensive.
Chaque mot du communiqué final aura été soigneusement négocié, pesé. Pour rassurer Zelensky. Pour envoyer un signal fort d’unité et de détermination à Poutine.
Moscou, qui rappelle son refus absolu de l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan, a précisé par la voix du porte-parole Dmitri Peskov qu’il s’agirait d’ « un danger absolu, d’une menace pour notre pays qui exigera de notre part une réaction suffisamment claire et ferme ». Le Kremlin demande aussi à l’Otan de se pencher sur la situation de la centrale nucléaire de Zaporijia.
L’autre point délicat de ce sommet de Vilnius, est l’adhésion de la Suède encore rejetée par la Turquie et la Hongrie. Si l’accord de Budapest est attendu, Erdogan marchande toujours et revendique au sein de l’Otan un statut particulier d’ « allié non aligné ». « Nous sommes la Turquie, nous ne sommes pas un pays ordinaire » se vante son président. A ses exigences déjà exprimées – des extraditions de Kurdes par la Suède, des avions F-16 livrés par les Etats-Unis -, il vient d’en ajouter une nouvelle, adressée à Bruxelles : « Ouvrez la voie de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne et, ensuite, nous ouvrirons la voie à la Suède, tout comme nous avons ouvert la voie à la Finlande » . Le chancelier allemand Olaf Scholz ne voit aucun lien entre les deux sujets…
L’augmentation des dépenses militaires de chaque membre- 2% du PIB est un minimum- est également à l’ordre du jour de ce sommet pas comme les autres.