Des organisations de défense des droits humains ont condamné ce lundi la « cruelle » décision de fermer aux Afghanes l’accès au parc Band-e-Amir, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, prisé par les familles pour ses splendides lacs situés dans la touristique province de Bamyan.
« Non contents de priver les filles et les femmes d’éducation, d’emploi et de liberté de mouvement, les talibans veulent aussi leur retirer les parcs et le sport, et maintenant même la nature », a fustigé Heather Barr, directrice adjointe des droits des femmes pour l’ONG Human Rights Watch.
« Pas à pas, les murs se referment sur les femmes, chaque foyer devenant une prison », a-t-elle dénoncé dans un communiqué.
« Il s’agit également de votre capacité à éprouver de la joie », a-t-elle encore insisté auprès de l’AFP qualifiant cette décision de « cruelle » et « tout à fait intentionnelle ».
Le ministre de la Prévention du vice et de la Promotion de la vertu, Mohammad Khalid Hanafi, a justifié samedi lors d’une visite de la province de Bamyan l’interdiction par le fait que le port du hijab (habit couvrant le corps et la tête) n’avait pas été respecté au cours des deux dernières années.
« Nous devons prendre des mesures sérieuses dès aujourd’hui. Nous devons empêcher le non-respect du hijab » , a-t-il dit.
« Les femmes et nos sœurs ne pourront plus se rendre au Band-e-Amir tant que nous n’aurons pas établi de directives (…). Le tourisme existe, ils peuvent faire du tourisme, mais le tourisme n’est pas obligatoire » , a-t-il ajouté.