Le colonel-président guinéen Mamadi Doumbouya est à New York pour participer à l’Assemblée générale de l’ONU ; ses compères putschistes malien, burkinabé et nigérien signent un Pacte de défense collective et d’assistance mutuelle ; le Gabonais est quasiment qualifié de libérateur par la population. Même si une opération militaire de la Cédéao au Niger reste possible, on y croit de moins en moins : les coups d’Etat condamnés semblent des faits accomplis dont il faudra bien s’accommoder. Seule au Niger, la France résiste. « Otage » dans son ambassade, privé d’internet, son représentant Sylvain Itté, mange des rations militaires. Elles sont reconnues comme les meilleures du monde et faites pour rassasier un combattant, mais combien de temps son isolement peut-il se prolonger ? A Paris, le peu diplomate Macron déclare qu’il communique tous les jours avec le président Bazoum, seule autorité légitime et qu’il ne peut donc céder aux putschistes. Il ne veut pas reculer de crainte de perdre encore du crédit en Afrique. Mais sa France en déclin sur ce continent apparait trop comme une puissance seulement militaire et son intransigeance risque d’aggraver le sentiment anti français. Les partisans du général Tiani font un sit-in permanent autour de la base aérienne 101 désormais inactive. Combien de temps les militaires français pourront-ils tenir ?
Plus pragmatiques, ses alliés européens appellent simplement à une résolution diplomatique et les Etats-Unis refont voler leurs drones de surveillance.
La France sait que Bazoum ne va pas retrouver sa présidence demain et les putschistes savent qu’ils ne peuvent pénétrer dans l’ambassade de France ou se lancer à l’assaut de la base 101. Une sorte de bras de fer est en cours, une guerre d’usure, une guerre contre la montre. Une impasse…
La détermination politique face au principe de réalité…
Pendant ce temps, les djihadistes prospèrent.