« Les cadavres, gravement brûlés, jonchaient les buissons. Ils étaient nombreux ». Pas en Israël ni dans la bande de Gaza, mais dans le nord-ouest du Nigéria où l’armée vient de se féliciter d’avoir tué plus de 100 « bandits ». Nul ne s’en émeut. Ces massacreurs, kidnappeurs de jeunes filles méritent bien leur sort . Tout comme les terroristes éliminés dans le Sahel.
Les combattants du Hamas ne seraient-ils, eux, que des résistants qui protègent seulement les leurs, les Palestiniens victimes d’Israël depuis plus de 70 ans ? Non, même Abou Abbas condamne leurs meurtres de civils. Les combattre n’a rien d’illégitime. Surtout qu’ils nuisent en réalité à la cause qu’ils prétendent défendre. Détruire Israël, c’est poursuivre une chimère. Les Palestiniens ont droit à un Etat viable et indépendant, mais il ne peut être au bout du chemin choisi par les suppôts de l’Iran.
Cela posé, il faut condamner avec la même force la riposte plus que disproportionnée de l’Etat hébreu qui, finalement, agit en considérant que tout habitant de Gaza est un terroriste actif ou en puissance. Comment imaginer que la moitié d’une population puisse quitter sa maison pour éviter les bombes. Une toutes les 30 secondes, au moins 7 000 depuis samedi, plus de 4 000 tonnes d’explosif. Et un nombre de morts qui augmentent sans cesse, plus de 1900 dont 614 enfants. La barbarie du Hamas ne justifie pas l’écrasement de Gaza.
Si le droit de se défendre est autorisé par l’article 51 de la charte des Nations Unies, la violence vengeresse est une violation des buts et principes de l’organisation née le 26 juin 1945 à San Francisco.
Une horreur est-elle supérieure à une autre ? Un mort israélien vaut-il plus qu’un mort palestinien ? Un rendu au centuple ? Bien compris, ni le Coran ni la Halakha ne justifient ce pire actuel. Qui doit être stoppé. Pour enfin réfléchir, négocier et appliquer tout ce qui a été dit, conclu, des résolutions de l’ONU aux accords d’Oslo… Encore un vœu pieux ?