Jusqu’à quand et jusqu’où les Etats qui, après avoir condamné le terrorisme et la barbarie, réelle, du Hamas laisseront-ils Israël exercer son droit légitime de se défendre ? Ils continuent de prôner la retenue, le respect du droit international et humanitaire. Netanyahou s’en moque tout comme il a toujours rejeté dédaigneusement les résolutions des Nations Unies.
Pas de cessez-le-feu, pas d’entrée d’aide humanitaire dans Gaza, a-t-il réaffirmé, lundi 16 octobre, alors que les Gazaouis s’entassent dans le sud, tentant d’échapper aux bombes. Pas de pitié, peu d’humanité de la part de ceux qui reprochent précisément au Hamas d’en manquer.
L’offensive terrestre, toujours annoncée, n’avait pas débuté au moment où ces lignes sont écrites, mais elle est peut-être en cours lorsque vous les lisez. L’objectif de l’Etat hébreu reste d’anéantir, d’éradiquer le Hamas comme Daech l’a été, répète Netanyahou.
Le Premier ministre hébreu, dont la politique est en partie responsable du drame actuel, devrait savoir que si l’Etat islamique a subi une défaite territoriale, il a rebâti , tout comme Al Qaïda, sa capacité militaire, de mort et de nuisance. Au début de l’année, on écrivait que la menace de l’EI inquiétait en Syrie, en Irak, dans le Sahel… Pas d’éradication.
L’esprit de résistance des Palestiniens ne sera jamais vaincu ni à Gaza ni en Cisjordanie.
Dans la bande de Gaza, Tsahal ne sait pas avec exactitude qui sont les combattants du Hamas, ni où ils sont. Frapper le nord ? Les « terroristes » sont-ils passés au sud ? Faudra-il après avoir rasé les zones évacuées déclencher un déluge de feu sur le reste du territoire. Cette volonté de détruire toute forme de résistance dans cette bande sable dont Ben Gourion disait qu’elle « est un malheur pour tout régime », n’est qu’illusion, tromperie. Mohamed Deif, « fils de la mort » peut être tué, il aura des successeurs déterminés chez les jeunes qui le célèbrent comme un « Dieu ». Et bien des dirigeants qui appellent les Gazaouis à faire face sont planqués à Doha…
Si le mot paix est devenu imprononçable, si la solution à deux Etats est encore plus éloignée qu’hier, la visite de Joe Biden mercredi en Israël pourrait apporter un coup d’arrêt au pire. A condition que le président américain soit prêt à frapper du poing sur la table, à exiger au lieu de demander.