Le ministère de la Culture a annoncé, hier 19 octobre, l’annulation pure et simple de la 34éme session des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC), en solidarité avec le peuple Palestinien.
Bonne ou mauvaise décision?
Sur le papier, cette décision apparaît légitime voire honorable, eu égard à l’hécatombe de Gaza, soumise depuis des jours, aux bombardements israéliens.
Mais à bien penser, on est amené à affirmer le contraire.
D’abord, parce que le cinéma n’est pas qu’un divertissement qui serait incompatible avec la gravité de la situation. Et ça l’est d’autant moins, avec les JCC.
En effet, ce festival créé en 1966, a pour but d’offrir une scène au cinéma émergent d’Afrique et du monde arabe, et de faire autant que faire se peut barrage à la domination de l’industrie du cinéma d’évasion et du divertissement. Et justement, en s’appuyant sur les valeurs fondatrices des JCC, la 34éme session aurait pu donner lieu à un moment de grande ferveur cinématographique tout dédié au combat palestinien.
Outre le produit cinématographique, les JCC auraient pu offrir une tribune d’envergure internationale au profit de la cause palestinienne. Les JCC, auraient ainsi, apporté une aide précieuse à l’image palestinienne et arabe et africaine en général.
Il ne fait de doute que l’annulation des JCC est une erreur à plusieurs conséquences: elle pénalise des artistes aussi bien locaux que régionaux, elle prive la ville d’un moment de vie et d’intelligence, elle remet en question notre compétence en matière d’organisation des grandes manifestations culturelles, elle jette le doute sur notre capacité à s’adapter aux situations d’exceptions ou d’urgence.
Les JCC aurait pu être un œil par lequel le monde aurait pu voir la Palestine depuis Tunis. On l’a bêtement fermé.