A Amman où s’est rendu mercredi le président français, le roi et la reine de Jordanie ont beaucoup insisté sur le « deux poids deux mesures » pratiqué par le monde occidental. Oui, on ne peut que constater que, malgré des déclarations qui se veulent équilibrées, la sympathie des Etats-Unis, de la Grande Bretagne, de la France et autres pays va surtout à Israël toujours assortie de l’affirmation de son droit à se défendre dans le respect du droit international et humanitaire.
Bien peu de questions sur ce respect, sur la pluie meurtrière de bombes sur une population, elle sans défense, et qui compte beaucoup d’enfants qui n’ont vécu que la violence. Appeler à la retenue n’est pas suffisant. Et l’oppression continue, pratiquement dans le silence en Cisjordanie où les colons ont tous les droits. Netanyahou ne renoncera pas, ne serait ce que pour prouver qu’il est bien celui qui assure la sécurité de son pays alors qu’il est jugé responsable des événements tragiques actuels
Ce « deux poids, deux mesures » provint de la perception différente du Hamas, mouvement terroriste pour une trentaine de pays surtout occidentaux, mouvement de résistance pour les nations arabes et africaines. Mais les combattants du Hamas se sont conduits en terroristes a reconnu Mahmoud Abbas lors de sa rencontre avec Emmanuel Macron. Le chef de l’Autorité palestinienne a signé en 2014 les conventions de Genève et, contrairement à ce que prétendent certains, l’ONU n’a pas, en 1979, reconnu que la prise d’otages par des mouvements de résistance n’était pas illégale.
Dans plusieurs pays arabes, notamment au Maghreb, des dirigeants se servent de la cause palestinienne dans leurs propres intérêts. Plus on en parle, plus on affirme le soutien aux « frères », plus on oublie les problèmes nationaux.
A ces dirigeants qui eux aussi sont dans le “deux poids, deux mesures” on peut conseiller de lire Kamel Daoud. L’écrivain algérien écrit : « Rien de plus facile pour fuir le réel que de se battre, en mode imaginaire, pour la Palestine (…) En fait, le Palestinien ne nous intéresse que mort, blessé, saignant ou enterré. Vivant, il importe peu (…) Toute guerre est injuste, même justifiée ».