Pour comprendre, évaluer le plus justement possible, ne faut-il pas revenir aux fondamentaux, aux évidences : la guerre n’est pas propre, des civils, des innocents sont tués et les images font partie intégrante des armes des belligérants.
Sachant cela, on peut refuser toute dichotomie, ne pas choisir une vérité contre une autre. Incontestablement, l’hôpital Al Shifa, faute d’électricité, voit des malades, des bébés mourir et être enterrés dans des fosses communes. Inadmissible. Est-ce la seule faute d’Israël qui assiège l’enceinte de l’hôpital qui abrite plus de 15 000 personnes ? Le Hamas n’y a-t-il pas installé un QG militaire, n’abrite-t-il pas des combattants dans des tunnels qui, eux, ne manquent pas carburant et d’électricité ? Les conventions de Genève protègent les hôpitaux sauf s’ils servent aux belligérants… Et qui tire sur les Gazaouis qui fuient vers le sud ? Les images ne prouvent rien, elles appuient des interprétations différentes…
Les deux camps mentent pour mieux accuser l’autre, se victimisent. Si le Hamas, le Hezbollah, les Houthis, tous inféodés à l’Iran, ne se soucient pas des Gazaouis, Netanyahou, lui, ne pense qu’à sauver sa peau, à garder demain son pouvoir plus que menacé. Se prenant maintenant pour Zelensky, il clame que son pays défend le monde civilisé, que si la Hamas n’est pas éradiqué, il s’attaquera demain à l’Europe, aux Etats-Unis. Ridicule…Et ses extrémistes jusqu’au boutistes, comme Bezalel Smotrich, veulent le départ de tous les Palestiniens. Une nouvelle Nakba…
On évoque la libération de 70 otages contre cinq jours de trêve. Les Etats-Unis, l’Allemagne, la Grande Bretagne, et Israël, refusent tout cessez-le-feu qui permettrait au Hamas, objectivement très affaibli, de se rétablir. Souvenez-vous, il y a encore quelques jours, la France était accusée de « complicité » avec l’Etat hébreu. Aujourd’hui, elle s’oppose à son partenaire allemand en réclamant un vrai cessez-le -feu… Ne pas juger trop vite…
Il ne s’agit pas de mettre un signe égal entre le Hamas et Israël, mais de questionner, de ne pas avoir de position systématique, d’alignement total qui empêche toute réflexion. Se souvenir de Bourguiba…