Des milliers de chats meurent à Chypre depuis plusieurs mois à cause d’un virus félin agressif sévissant actuellement sur l’île. Il s’agit plus précisément d’une mutation d’un coronavirus appelé péritonite infectieuse féline (PIF), qui menace les animaux, rapporte «Focus».
Si l’infection n’est pas traitée, elle a souvent des conséquences mortelles pour les chats touchés. Selon le rapport, les animaux malades meurent en moyenne au bout de huit jours. Avant cela, ils souffrent de fièvre, de manque d’appétit et de liquide dans l’abdomen et la cavité thoracique.
Le professeur Katrin Hartmann, directrice de la clinique pour petits animaux de l’université Ludwig-Maximilian de Munich (LMU), est alarmiste: «La PIF est l’une des maladies les plus graves chez les chats.» La LMU mène des recherches dans ce domaine depuis 25 ans déjà. Depuis peu, l’université allemande collabore avec l’université de Zurich (UZH) pour développer un remède contre le virus.
Mais le virus n’est pas seulement présent à Chypre, il circule également ailleurs. Il a déjà été détecté en Grande-Bretagne. On craint de plus en plus que la PIF ne se propage dans ce pays également.
«Il existe un vaccin, mais il ne fonctionne pas»
Comme le précise le rapport, ce coronavirus félin est une maladie connue depuis longtemps dans le monde entier. Mais comme l’explique Katrin Hartmann, le virus mute dans certains cas. A Chypre et en Grande-Bretagne, il s’agit apparemment d’un coronavirus qui a beaucoup plus de chances d’entraîner une PIF.
Selon Katrin Hartmann, de nombreux éléments indiquent par ailleurs que, dans les cas chypriotes, la variante se transmet directement de chat à chat. «Ce serait très problématique. Car jusqu’à présent, seuls les coronavirus ‘normaux’, non mutés, ont été transmis, mais pas la variante à l’origine de la PIF. Jusqu’à présent, celle-ci se développait individuellement chez le chat.»
Si c’est effectivement le cas, la situation pourrait devenir dangereuse, surtout pour les refuges, les élevages et les foyers abritant plusieurs chats. Comme le précise le rapport, il n’y a pas que le traitement qui est difficile, mais aussi la prévention de la PIF. «Il existe un vaccin contre la PIF, mais il ne fonctionne pas. Les chats peuvent toujours être infectés à nouveau», explique Katrin Hartmann.
L’université de Zurich lance une grande étude avec 770 chats
Alors que les médicaments contre cette mutation du coronavirus ne sont pas autorisés en Allemagne, les pharmacies en Angleterre et en Australie peuvent développer elles-mêmes des médicaments.
Les résultats sont prometteurs: ainsi, lors d’une première série d’essais sur 18 chats, tous les animaux ont été guéris de la PIF. Lors d’un deuxième test, 38 sur 40 ont survécu. Par ailleurs, la LMU et l’UZH ont également lancé une étude à grande échelle avec 770 chats.