Il ne s’agit pas de mettre les deux sur le même plan, mais de souligner qu’ils nous servent les mêmes excuses, les mêmes justifications de leurs actes condamnables. « Nous ne tuons pas les civils si ce n’est par accident, et au cours de confrontations avec les forces d’occupation » vient d’affirmer le Hamas dans un document de 20 pages sur « le déluge d’al Aqsa ». Le mouvement islamiste invoque la religion ; « Eviter de porter atteinte aux civils, en particulier les enfants, les femmes et les personnes âgées est une obligation religieuse et morale des combattants des Brigades Al-Qassam ».
Pour répondre à ceux, de plus en plus nombreux, condamnent ses représailles mortelles et disproportionnées qui tournent au massacre, Israël affirme qu’il épargne au maximum les civils en menant une guerre « d’une moralité sans équivalent » et se retranche aussi derrière le judaïsme qui impose le respect et la protection de la vie.
Les hommes, femmes et enfants tués ? Des dommages collatéraux inhérents à une guerre juste. Une « étape nécessaire », une « réponse normale » assure le Hamas. Le droit de se défendre contre une menace existentielle, rétorque l’Etat hébreu.
Derrière ce document du Hamas, il y aurait peut-être, vraisemblablement même, un constat difficile : si le coup porté à Israël est dur, impensable il y a quelques temps, s’il a remis la cause palestinienne sur le devant de la scène, la prolongation du conflit serait contre-productive. La solution à deux Etats est jugée comme la seule possible, mais en même temps, la montée de la haine l’éloigne.
Et le monde arabe, au-delà des mots et postures, n’a que peu de considération pour le Hamas qui deviendrait même un obstacle. Le voir disparaître ne gênerait pas grand monde. En reconnaissant entre les lignes son comportement terroriste, barbare bien au-delà d’un acte de résistance, le mouvement islamiste cherche aussi à se sauver.
Rappelons une fois de plus qu’il ne faut pas confondre Hamas et peuple palestinien.