Le changement climatique causé par le CO2 déjà présent dans l’atmosphère amputera le PIB mondial de quelque 38.000 milliards de dollars d’ici 2050, soit près d’un cinquième, indépendamment des efforts pour limiter les émissions à l’avenir, met en garde une étude publiée mercredi. «Notre analyse montre que le changement climatique va causer des dommages économiques massifs au cours de ces 25 prochaines années dans quasiment tous les pays du monde, y compris les plus développés comme l’Allemagne, la France ou les États-Unis», indique Leonie Wenz, de l’Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique (PIK), qui publie avec ses collègues le résultat de ses recherches dans la revue Nature.
«On prédit que les pays les moins responsables du changement climatique subiront des pertes de revenus 60% plus importantes que celles des pays aux plus hauts revenus et 40% plus importants que les pays aux émissions les plus élevées», relève Anders Levermann, du PIK. «Ces pays sont aussi ceux qui disposent du moins de ressources pour s’adapter», souligne-t-il.
Un effondrement économique est même envisagé si le réchauffement continue à s’accélérer (-25 à -30 %, voire au-delà) : c’est le cas de l’ouest de l’Afrique (Mali, Mauritanie, Niger…), du Moyen-Orient (Arabie Saoudite, Oman, Yémen, Irak…), de l’Amérique du Sud (Brésil, Bolivie, Paraguay…) pour ne citer que les principaux. A l’inverse, des bénéfices sont attendus pour la Russie, le Canada, l’Alaska, le nord de la Scandinavie et le Groenland.