En ce jour du 8 mars, Journée internationale des droits de la femme, on braque d’abord le projecteur sur la femme tunisienne, puisque la perception du monde se fait toujours depuis le lieu où l’on se trouve: la Tunisie.
Combien de rues dans nos villes portent le nom d’une femme? Très peu. Souvent les mêmes d’ailleurs et dont le nombre se compte sur les doigts de la main. Cela suffit pour prouver la permanence de cet état inégalitaire qui perdure malgré tout ce l’on croit et tout ce que l’on dit, et malgré un Code révolutionnaire qui a inscrit dans le marbre l’égalité entre les deux sexes. Et malgré l’hypocrite parité qu’on finit toujours par détourner pour mettre plus de mâles dans les responsabilités. La femme est toujours discriminée, minorée, marginalisée, exploitée, voire mise en esclavage.
C’est pourtant elle, la femme, qui travaille dans les champs, dans les administrations, dans l’usine, dans l’école, dans l’hôpital, mais aussi, et toujours à la maison. Double peine perpétuelle.
Aujourd’hui la terrible Covid-19 a encore visé la femme en la mettant en première ligne des victimes de la maladie et du dépouillement, donnant une nouvelle preuve, s’il en fallait, de son extrême fragilité.
La femme tunisienne ploie sous le poids de ses multiples responsabilité mais ne cède pas. Elle sait qu’un avenir meilleur est au bout du combat que les nouvelles générations plus sensibles à l’intolérable inégalité, mènent avec foi et acharnement.
C’est un dur combat contre toutes les formes de discrimination. Contre les violences sexistes, contre le viol face auquel la loi demeure laxiste, le harcèlement devenu une culture…la liste est est encore longue. Bien sûr on pourra toujours relativiser en disant que la situation est meilleure ici qu’ailleurs, et que la femme tunisienne progresse. Mais que ce progrès est lent!
Le combat de femme est le même partout dans le monde.C’est un combat pour l’égalité.Et pour le gagner il n’ y a qu’un moyen:accorder plus de responsabilités aux femmes à commencer par le domaine politique.
En attendant, à ces femmes qui se lèvent tôt pour nourrir leurs enfants, à celles-là qui passent la journée le dos courbé dans les champs et qui sont transportées comme des marchandises, à celles autres qui, debout des heures durant pour apporter le savoir à nos petits bien assis, à celles encore qui dépensent ses jours enfermées dans leur cuisine…
A toutes ces héroïnes sans lauriers, à la mère, à l’épouse, à la fille, à l’amie, à l’humanité toute entière en somme que symbolise la femme, nous dirons en ce jour: salut du fond du cœur!