Benjamin Netanyahu poursuivait ce week-end son séjour aux Etats-Unis où il était venu pour convaincre son allié et protecteur de le soutenir davantage contre ses ennemis, du Hamas à l’Iran, en passant bien sûr par le Hezbollah, les Houthis et les Syriens d’Assad.
Quel est son bilan après son discours au Congrès et ses entretiens avec Biden, Harris et Trump ? On ne sait évidemment pas tout ce qui a été dit, mais il semble bien qu’il n’y ait guère de nouveau. Toutefois, il ne fait pas de doute que le président américain ne l’a pas suivi dans son plan de guerre contre le Hezbollah au Liban. D’ailleurs, le Premier ministre israélien est resté fidèle à lui-même : guerre jusqu’au bout et aucune vision positive de l’avenir. Les Palestiniens, pour lui, n’ont aucun droit sinon celui de se soumettre ou de partir…
Kamala Harris a fait entendre une voix nouvelle qui peut laisser une plus grande fermeté face à l’Etat hébreu. Si elle a affirmé le droit d’Israël à se défendre et condamné la Hamas qui ”a pour but d’annihiler l’Etat d’Israël et de tuer des Juifs” , elle a promis, une fois à la Maison Blanche de ne pas rester « silencieuse » et martelé qu’ « Il faut mettre un terme à la guerre dévastatrice », que les Palestiniens doivent avoir leur Etat.
Des propos sincères qui traduisent une réalité tout en servant un but électoral : Kamala Harris doit reconquérir les démocrates progressifs perdus par Biden et les Américains musulmans qui peuvent jouer un rôle déterminant, notamment dans l’Etat clé du Michigan.
Donald Trump, lui, s’est présenté comme un ami de Netanyahu et d’Israël, mais a surtout poursuivi sa campagne contre la démocrate qui « n’aime pas Israël » : « c’est comme ça, ce sera toujours comme ça et ça ne changera pas. Je ne sais pas comment une personne juive peut voter pour elle ». Il a, certes, appelé Netanyahou à « terminer » rapidement sa « longue guerre à Gaza”, mais a surtout répété que, sans lui, “la troisième guerre mondiale se rapproche”.
Rien de nouveau donc, si ce n’est que la côte de Bibi a quelque peu remonté dans son pays à la suite de son discours axé sur la nécessité pour la « civilisation » de lutter contre l’Iran. Dans la bande de Gaza, la liste des morts s’allonge et des dizaines de milliers de personnes sont encore appelées à changer de « zone protégée »…
PS – Kamala Harris est mariée à l’avocat d’affaires de confession juive Douglas Emhoff, qui a affirmé ressentir « un lien profond » avec l’État hébreu.