La riposte iranienne a-t-elle eu lieu au moment où ces lignes sont lues ? Téhéran a rejeté les appels au calme de Washington, Londres, Paris et Berlin estimant que l’Iran n’ a pas besoin d’« autorisation » pour répondre à Israël qui a assassiné sur son sol Ismaël Haniyeh. Nul n’avait contesté le droit de l’Etat hébreu de répondre à l’attaque du Hamas le 7 octobre dernier. Elle était bien de nature terroriste, même s’il faut la remettre dans son contexte d’atteinte constante d’Israël aux droits des Palestiniens et du droit à la résistance de ces mêmes Palestiniens.
Au-delà du nécessaire soutien à apporter à la cause palestinienne, on est en droit, voire en devoir, de se méfier de l’Iran chiite et des groupes islamistes qui voudraient représenter l’avenir des Palestiniens. Cependant, une phrase du porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien doit faire réfléchir : « le soutien des pays occidentaux à Israël menace la sécurité de la région et du monde entier ».
Si l’Iran et sa volonté de domination régionale est loin d’être un facteur de paix, n’est-il pas évident que l’Etat hébreu bénéficie d’une impunité totale de la part de l’Occident, ce qui le met en porte à faux avec bien des pays du « Sud global » ? Depuis sa création, Israël profite de l’empathie de la plupart des pays occidentaux, de leur sentiment de culpabilité dans la Shoah.
Pour la région, il serait souhaitable que Téhéran s’abstienne mais il faudrait que Tel Aviv fasse de même au lieu de se moquer de tous les « conseils » prodigués par ses alliés qu’il sait indéfectibles. Encore ce mardi le dangereux extrémiste Ben Gvir , reconnait Netanyahou, a « violé le statu quo » en montant prier sur l’esplanade des mosquées, mais nulle sanction ne sera prise. Et, avec son compère Smotrich, il encourage chaque jour les colons israéliens à étendre leur présence illégale en Cisjordanie. Les Occidentaux protestent et oublient. Malgré leurs remontrances, ils restent du côté de « Bibi » qui veut vaincre tous les ennemis d’Israël. Des « ennemis » qu’il a lui-même créé par sa politique de domination, de mise à l’écart…