Depuis de trop longues semaines, on oscille entre la probabilité d’un embrasement régional et l’espoir d’un accord. Si le pire a été évité jusqu’à présent, le cessez-le-feu souvent annoncé pour dans quelques jours est sans cesse repoussé.
Une fois de plus, Joe Biden veut croire qu’il est « encore possible » qu’il soit conclu cette semaine lors des négociations qui vont reprendre au Caire. Antony Blinken a rencontré ce lundi après-midi le Premier ministre israélien qui a accepté les dernières propositions américaines qui tiennent compte des « besoins sécuritaires » de l’Etat hébreu.
Faut-il être optimiste ? Pas forcément car il semble bien qu’une nouvelle fois, les Etats-Unis ont cédé à Benjamin Netanyahou qui, depuis des mois, multiplie les revendications et exigences. Le Hamas, lui, s’en tient au plan américain initial approuvé par Israël et présenté le 1er juin. Il comporte trois phases, parle de retrait total dans la seconde phase et ne mentionne pas toutes les mesures de contrôle de Gaza obtenues par Tel Aviv.
Antony Blinken dit renvoyer chaque partie dos à dos et estime qu’il s’ agit peut-être de la dernière chance d’arriver à un accord. C’est sa neuvième visite dans la région, la huitième depuis la première trêve commencée le 24 novembre dernier. On était lors à 14 800 morts et 30 000 blessés. Huit mois qui n’ont rien donné, et le bilan s’est alourdi à plus de 40 000 tués.
Les deux camps s’accusent et réclament des pressions qui ne viennent jamais réellement. Ni Sinouar ni Netanyahou ne veulent réellement l’arrêt des hostilités aujourd’hui. L’un se moque de la vie des Gazaouis et espère une riposte de l’Iran et du Hezbollah qui fera mal à Israël, l’autre joue une carte personnelle qui n’est pas dans l’intérêt de son pays et gagne du temps.
Ces jours-ci, à Chicago, lors de la convention républicaine qui verra la nomination officielle de Kamala Harris comme candidate démocrate à la présidentielle de novembre, des milliers d’Américains pro-palestiniens vont manifester. Ce sera la plus grande mobilisation pro-palestinienne de « l’histoire de la ville”. Le but est de faire pression afin que l’aide diminue – « pas une bombe de plus ». Biden et Harris ont besoin d’un succès au plan international. Alors, un espoir quand même ?