Des proches de la présidence confiaient, mercredi matin, qu’Emmanuel Macron avait bien des idées quant au nom du prochain ou de la prochaine locataire de Matignon et qu’il pourrait en dire plus avant la fin de la semaine -il sera vendredi en Serbie.
Douche plutôt froide après le nouvel entretien accordé aux ténors des Républicains : décevant, pas de vision selon Wauquiez, Retailleau réaffirmant qu’on ne pouvait bâtir que sur leur « pacte législatif » et qu’ils avaient la majorité au Sénat.
La France en serait au même point, n’aurait pas bougé depuis la dissolution et les élections législatives. A partir d’une seule vérité à savoir que Macron a perdu, chaque camp met en avant la sienne, la seule qui sauvera le pays… Jeu de dupes, bal d’hypocrites avec un président qui veut garder la main et refuse que les extrêmes, de droite comme de gauche, gouvernent car les électeurs ne les ont pas choisis.
Tous les acteurs politiques ont en vue les prochaines échéances et ne veulent pas les louper. Pour les uns, ce sont de nouvelles législatives anticipées à l ’été 2025 : pas question de lâcher l’alliance qui les a fait élire, de sortir de NFP. Quelques autres regardent 2027 en pensant à leur candidature ou en essayant d’avancer la date en cherchant à provoquer la démission du président. Mélenchon, l’homme politique le plus détesté des Français pense toujours que le chaos lui serait profitable. Avec ses insoumis, tout aussi décriés, il veut déjà pousser les Français dans la rue. Dans ce climat délétère, quel prétendant sensé à l’Elysée comme Bertrand ou Wauquiez, Philippe, Le Maire, etc. prendrait le risque de diriger un gouvernement voué à l’échec ? Aucun.
Des gouvernements ne peuvent tenir qu’avec des hommes ou des femmes d’expérience, reconnus par leur pairs et qui n’ont plus aucune ambition personnelle, comme Bernard Cazeneuve ou plus « technicien » comme Frédéric Salat-Baroux, secrétaire général de la présidence sous Chirac, ou encore un inconnu du grand public comme le maire socialiste de Saint Ouen, Karim Bouamrane.
Tous ceux qui attendent leur heure, dont évidemment Marine Le Pen, pourraient ne pas faire chuter de tels gouvernements. Au moins tant qu’ils estimeraient que le temps travaille pour eux. L’opposition sans risque est la meilleure place…
Si Emmanuel Macron a perdu son pari risqué, il n’a pas tort quand il s’accroche au fait que le NFP n’a pas gagné, n’aura pas de majorité. Et d’ailleurs, les Français constatent déjà qu’il s’effrite… Cela n’offre cependant pas une solution immédiate, laquelle va commencer à urger afin que la crise ne descende pas dans la rue…