Nombreux étaient ceux qui pensaient ne jamais regarder des handicapés faire du sport et qui se sont retrouvés scotchés devant leur télévision pour suivre les Jeux paralympiques. Qui aurait pu rester insensible en voyant le danseur sudafricain unijambiste Musa Motha virevolter lors de la cérémonie d’ouverture ?
Qui n’a pas vibré avec la légende Raoua Tlili lançant sa danse de la joie après sa médaille d’or au… lancer du poids. Cette athlète de petite taille remportera aussi le disque, son huitième or paralympique. Le même métal pour Amen Allah Tissaoui sur 1500 mètres, Marwa Ibrahmi au lancer de massue et Wadji Boukhili au marathon, à 20 secondes du record du monde. Walid Kita, Raja Jebali, Rouay Jebali et Ahmed Ben Moslah, en argent ou en bronze, ont porté le total tunisien à onze médailles.
La Tunisie a perdu son rang de premier pays d’Afrique au profit de l’Algérie, mais , à la 27e place , sur 85, au classement des nations, elle a réussi ces Jeux paralympiques mieux que les olympiques et peut être fière des performances accomplies.
Ces jeux de Paris ont battu tous les records, les athlètes handicapés ont rempli les stades autant, voire plus, que les valides et ont fait découvrir au monde que la différence n’était pas forcément un… handicap. Et que l’âge n’est pas un obstacle, un compétiteur peut être mineur et son concurrent avoir une bonne cinquantaine d’années. Plusieurs générations réunies… Les adjectifs dingue, dingo, enthousiaste, magnifique, incroyable, phénoménal ont été les plus prononcés par les commentateurs qu’ils qualifient les performances ou le public. L’émotion a été forte durant chaque compétition ou podium.
Comme l’a dit Tony Estanguet, le patron de ces Jeux, « on en a pris plein la gueule ». Une belle réussite que l’on espère inspirante tant au plan sportif que politique avec de nouvelles possibilités offertes aux handicapés mieux aidés et respectés.
D’ailleurs, un des médaillé ne dit-il pas aux valides : « j’ai toujours été comme cela, je ne me sens pas handicapé, c’est vous qui êtes différents de moi ».