Au début du débat, Donald Trump possédera un léger avantage sur Kamal Harris, 48-47 au plan national, mais l’élection ne se fait pas au plan national. Il y a huit ans, Hillary Clinton dominait largement le Républicain qui a été finalement élu. Cette fois, la démocrate est plutôt devant dans les « Etats clés » et donc en nombre de grands électeurs.
Qu’en sera-t-il une heure et demie plus tard, à la fin de ce face-à-face annoncée crucial, déterminant ? Donald Trump est à l’aise dans ce genre d’exercice auquel Kamala Harris n’est pas habituée, mais elle n’est pas femme à se laisser faire et le Républicain est à la peine depuis que Joe Biden, son adversaire préféré, a laissé la place.
En difficulté, il n’a pas trouvé d’angles d’attaque efficaces. Il radote, se plaint, se lance dans des digressions sur les éoliennes ou les moteurs électriques et, surtout, insulte. Sa rivale est « folle », « idiote », « communiste », , « méchante »… Une « vraie ordure » qui aurait débuté sa carrière en accordant des faveurs sexuelles ! Dans son camp, on le presse de changer de ton, de présenter des arguments au lieu de ces attaques ad hominem, mais Trump n’a jamais changé. Tout était mieux de son temps, tout sera mieux avec lui…
Qu’en sera-t-il cette nuit (heure de Tunis) ? La candidate démocrate aimerait un débat « procureur contre criminel » qui prouvera que le milliardaire ment et pense plus à lui et aux riches qu’à la classe moyenne qu’elle entend défendre. Un enjeu important, peut-être décisif car les Américains souffrent de la forte inflation qui a accompagné et suivi la crise du covid. Ils ne créditent pas Biden et les démocrates du net redressement économique. Kamala Harris veut corriger cette situation et promet beaucoup sur la vie de tous les jours, la santé, l’alimentation, le logement. Elle doit convaincre les 28% d’Américains qui veulent en savoir plus sur elle.
Trump la contrera avec vigueur et les échanges pourraient donc être musclés, mais le micro de l’un étant fermé durant l’intervention de l’autre, les dérapages du « pleurnicheur » républicain seront plus facilement limités ou évités.
Ce mercredi matin, l’élection ne sera pas jouée, mais le vainqueur du débat aura marqué des points précieux.