Comment stopper le jusqu’auboutiste Netanyahou et sa fuite en avant ? La question occupe l’ Assemblée générale de l’ONU et va mobiliser le Conseil de sécurité. 1600 cibles visées lundi, plus de 550 morts et cela continue. « La situation est stressante. Les attaques israéliennes demeurent féroces et choquent tous les Libanais, qu’ils soient pro ou anti-Hezbollah » déplore un anonyme à Beyrouth.
Joe Biden dit « travailler à la désescalade » et que les Etats-Unis présenteront à l’ONU des « idées concrètes », mais on ne se fait guère d’illusions. Le Premier ministre israélien n’écoute personne, surtout en cette période électorale américaine, et poursuit son combat personnel pour éviter de se retrouver demain face à la justice qui pourrait l’envoyer en prison.
Le monde s’inquiète, « nous sommes au bord d’une guerre totale » met en garde Josep Borrell, chef de la diplomatie de l’UE, le Hezbollah « ne peut pas rester seul » face à Israël, prévient le président iranien. Massoud Pezeshkian sur CNN, « aucun pays n’a à gagner » à une escalade au Moyen-Orient, juge le G7. Des mots répétés maintes fois depuis le 7 octobre dernier sans qu’une solution ne soit trouvée.
Si cette offensive contre le Hezbollah est liée à la guerre menée à Gaza, les situations et attitudes sont différentes. Les pays arabes opposés à Israël, sont, officiellement du côté du mouvement de Nasrallah et craignent une explosion régionale qui les toucheraient. Mais il ne faut pas oublier que jusqu’au 30 juin dernier, le Hezbollah était considéré par la Ligue arabe comme une organisation terroriste et que son secrétaire général Houssam Zaki précisait que « les nombreuses réserves sur les actions du Hezbollah avaient cessé d’exister ». Il faudrait évoquer les menaces de Nasrallah contre les dirigeants libanais, l’implication plus que probable du mouvement dans l’explosion du port de Beyrouth le 4 août 2020 puis son blocage des enquêtes, son peu de souci de la vie humaine dans ses actions pour défendre son allié syrien…
Le mouvement chiite se comporte comme un Etat dans l’Etat et impose sa volonté au pays. C’est lui qui, pour soutenir le Hamas, a ouvert un front le 8 octobre et lancé depuis plus de 8 500 missiles, roquettes et drones contre l’Etat hébreu sans grand résultat si ce n’est de provoquer cette riposte sanglante qui risque de détruire le Liban. Car la fin du Hezbollah signifierait forcément celle du pays du cèdre et la déstabilisation de toute la région. Mais, en arrivera-t-on là ?
La communauté internationale se prépare au pire, sans trop y croire, car il semble toujours que les protagonistes ne sont pas décidés à franchir le point de non-retour.
S’il ne faut pas confondre le Hezbollah et le Liban, si le mouvement chiite est justement critiqué, il faut sans cesse rappeler que c’est l’Etat hébreu qui, brandissant son droit de se défendre, tue chaque jour les Palestiniens qui refusent de se soumettre et ceux qui s’opposent à son hégémonie.