Quelques heures après que Netanyahou a affirmé qu’ « Israël gagnera la bataille » , que rien ne l’arrêterait et qu’il pouvait atteindre tous ceux qui la menaçait, des bombardements massifs sur la banlieue sud de Beyrouth ont tué le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Une mort confirmée par le Parti de Dieu en début d’après-midi.
Cette offensive israélienne, commencée avec l’attaque des bipeurs, est motivée, selon Tel Aviv par les tirs du Hezbollah depuis le 8 octobre et le déplacement forcé de quelque 60 000 personnes, mais il est évident que cette opération a été préparée depuis des années avec un immense travail de renseignement et d’infiltration.
Que va-t-il se passer maintenant ? Va-t-on vers une guerre totale redoutée par toute la région qui serait affectée? Au-delà de celle de savoir l’état du Hezbollah très affaibli, de ses possibilités de se restructurer et de continuer ses frappes qui entraineraient de nouveaux bombardements de Tsahal, voire une intervention terrestre, la question la plus grave concerne l’Iran qui a reçu un coup terrible.
C’est l’ayatollah Khomeini qui a créé lui-même le Hezbollah il y a 40 ans et qui en a fait son bras armé et terroriste un peu partout. Hassan Nasrallah, l’homme le plus puissant du Liban, qui portait le turban noir de Sayed, était son homme, son bras. L’Iran ne peut rester sans réagir. C’était déjà le cas après l’assassinat à Téhéran du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, mais on a surtout vu des menaces verbales.
Le pays des mollahs a montré ses limites, sa relative faiblesse. Et surtout, il entend préserver son potentiel nucléaire. Une riposte massive fournirait à Netanyahou l’occasion de tenter de détruire les sites où l’Iran prépare sa bombe atomique. Il en rêve. Téhéran n’est pas prêt à courir ce risque. Surtout au moment où le nouveau président Massoud Pezeshkian souhaite un rapprochement avec les Etats-Unis et l’Occident, même si des Gardiens de la révolution apparaissent prêts au pire.
Aux Nations unies, Benjamin Netanyahou a parlé devant des bancs assez vides, mais il jouit d’une réelle impunité. Les Etats-Unis et le monde occidental le critiquent, le malmènent, condamnent son attitude mais ne le lâcheront pas. Sans les munitions américaines sans cesse renouvelées, Israël serait bien obligé d’emprunter la voie diplomatique au lieu d’imposer par la force sa loi au Liban, à Gaza et en Cisjordanie.
Le nom de l’opération qui visait Nasrallah, « Ordre nouveau » veut tout dire.