Négociations mondiales tendues ces jours-ci : alors que le sommet du G20 s’ouvre ce lundi sans espoir de grandes avancées, la COP 29 piétine. Les principaux dossiers à l’ordre du jour à Rio de Janeiro et à Bakou peuvent être différents – transition climatique, Ukraine, Proche-Orient, Mercosur, ou initiative de Lula d’une alliance mondiale de lutte contre la faim et la pauvreté- mais ils ont des points communs. D’abord le financement -très difficile- des actions. Puis , en arrière-plan le retour de Donald Trump qui changera bien des choses : en effet, ce pourfendeur du multilatéralisme théoriquement pratiqué à la COP et au G20 préfère le bilatéralisme basé sur un rapport de force. Et surtout, ces événements mondiaux reflètent une nouvelle constante dans ce monde qui change, se cherche, se divise et vit de dangereuses tensions géopolitiques. Cette nouveauté, c’est la révolte des pays en développement, du Sud global qui réclame aux pays industrialisés qui, estiment-ils, les ont exploités durant des années, une aide conséquente.
Intervenant il y a quelques jours à Bakou, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres s’est rangé de leur côté : « Vous avez le droit d’être en colère, je le suis aussi. Vous êtes au cœur d’une injustice colossale. Une injustice qui voit l’avenir même de vos îles menacées par la montée des eaux, vos populations frappées par des ouragans records, vos économies déchirées ». Les pays du G20 sont responsables d’environ 80 % des émissions mondiales, a-t-il souligné en demandant que cette injustice cesse.
« Le problème est que ces pays n’ont ni l’argent ni la capacité d’emprunt pour faire face à ces deux défis », climatique et économique, constate Friederike Röder, vice-présidente de l’ONG Global Citizen.
Où trouver de l’argent ? A Bakou, les pays du Sud global chiffrent leurs besoins à 1 300 milliards par an. « Nous exigeons des pays développés qu’ils paient leur dette climatique », martèlent leurs représentants. Des ministres seront à Bakou ces prochains jours, mais ils auront du mal à se mettre d’accord sur l’objectif fixé de 1 000 milliards.
A Rio de Janeiro, le G20 – 19 pays plus l’UE et l’UA- parleront de taxation du fret maritime, de l’aviation, des transactions financières et de réforme du système fiscal international. Les Européens, plutôt en délicatesse avec leurs finances aimeraient mettre davantage à contribution les pays du Golfe, la Chine et le privé. Pour un dollar d’argent public mobilisé, le privé n’en donne que 0,25.
La Banque mondiale et le FMI font de réels efforts, mais le Sud demande plus de pouvoir au sein de ces institutions, comme de l’ONU afin, notamment, de concilier lutte contre la pauvreté et transition énergétique
Cette légitime colère du Sud est encouragée par la Russie qui veut convaincre, attirer le continent africain dans sa lutte pour imposer un nouvel ordre mondial. En ce sens, le G20 est en concurrence avec l’Organisation de coopération de Shanghai et les Brics.