Je dois vous l’avouer, c’est à reculons que j’entame ces quelques lignes.
En effet, suspecter les institutions c’est déjà aventureux, les discréditer est assurément dangereux, en ces temps obscurs. Or,vous m’excuserez, mais le doute est là et comme il profite à l’accusé autant en profiter.
Depuis quelques temps nous pouvons observer une Justice au comportement pour le moins inquiétant. D’abord révoltée, après deux mois de grèves, paralysant ainsi le pays, mais surtout oubliant son premier devoir qui est de protéger les plus faibles, et donc se reniant elle-même car devenant injuste.
Cependant nous l’avons tous plus ou moins accepté (on n’avait surtout pas le choix), se disant qu’après tout « eux aussi avait le droit d’avoir des droits », d’autant que, cet épisode de justice en grève passé et les revendications obtenues, les palais ont réouvert et les justiciables y ont afflué. La routine quoi…
Il faut bien le remarquer cependant, c’est une course de fond dans laquelle la justice est lancée depuis la reprise. Pas une semaine ne passe sans qu’une affaire judiciaire ne fasse la une des médias. Pour n’en citer que quelques unes : le blogueur qui écope de deux ans fermes, la fameuse histoire du joint qui a valu 30 ans, Nabil Karoui, sa caution astronomique et sa sortie de prison rejetée, et last but not least : les 8 et 10 ans de prison fermes pour les dirigeants de Cactus production.
La justice fait son travail, c’est le cas de le dire, mais n’y aurait-il pas un peu d’excès de zèle là?
Il semble en effet que la Justice se pare d’atours politiques se rendant d’une main de fer, satisfaisant ainsi l’appétence populiste, et grossissant les rangs de ceux à «qui profitent le crime».
Comme nous l’auraient rappelé Sherlock Holmes ou encore Hercule Poirot, il y a toujours un mobile : les urnes.
Les verdicts prononcés, par leur gravité ou au contraire par leur indulgence servent assurément des intérêts particuliers aidant l’ascension de ce parti-ci ou de ce parti-là.