Le comité de défense des détenus politiques a publié un communiqué, ce mercredi, dénonçant l’acharnement du pouvoir à bafouer les garanties d’un procès équitable.
Il affirme que « la fonction judiciaire » a décidé d’éloigner la première audience du procès en phase de jugement, prévue le 4 mars prochain – soit plus de deux ans après l’arrestation des détenus – jusqu’à la clôture complète du dossier. Une correspondance en ce sens a été transmise ce jour à la section des avocats de Tunis.
Le comité estime que cette décision confirme la volonté de restreindre les droits des détenus à la défense et à la confrontation, compromettant ainsi les garanties d’un procès équitable.
Bien que peu surpris par cette décision arbitraire, il la rejette fermement, la considérant comme une atteinte inacceptable aux droits des accusés et de leurs avocats.
« L’argument du « danger réel » avancé pour justifier cette décision illégale ne repose sur aucune preuve tangible. Faut-il donc comprendre que les détenus politiques représentent une menace sécuritaire extrême au point de ne pas pouvoir être transférés au tribunal pour assister à l’audience publique qu’ils attendent depuis des années ? Ces mêmes détenus n’ont pas été confrontés à un juge depuis leur interrogatoire initial, il y a plus de deux ans. […] Le « danger réel » invoqué n’est autre que celui que perçoit le pouvoir face à la tenue d’une audience publique, en présence d’observateurs et de la presse. Il apparaîtrait alors clairement que le prétendu complot n’était qu’une décision politique assumée », peut-on lire dans le communiqué.
En conséquence, le comité de défense annonce qu’il prendra toutes les mesures nécessaires pour garantir le respect des conditions d’un procès équitable.