Jusqu’où peut-on croire Donald Trump qui, pratiquement tous les jours, secoue le monde par ses déclarations. Même sur les droits de douane majorés qui entrent en vigueur ce mercredi, on doit s’interroger. Sur le fond, c’est-à-dire « America first », le président ne varie pas mais il peut vite changer d’avis et ses menaces ne sont pas aussi suivies d’ effets qu’il ne l’annonce.
Pas de pause de dernière minute des droits de douane « réciproques » affirme-t-il avant d’assurer que « pratiquement chaque pays veut négocier » et qu’il y aura des « accords équitables » notamment avec le Japon. Face à la Chine, que des menaces et toujours une véritable haine de l’Europe qui nous « entube sur le commerce » alors que « nous payons pour les protéger militairement ». Même si cela ne correspond pas à la réalité, il peut agir car chaque pays a le droit de décider des droits de douane qu’il applique aux autres, quitte à en subir les conséquences.
Quand il y a un partenaire, c’est une autre affaire. L’Ukraine par exemple où il se faisait fort de ramener la paix en quelques semaines. Fin mars, il se disait « très énervé, furieux » contre la Russie qui refusait un cessez-le-feu et hier il affichait « son mécontentement » envers les Russes qui « bombardent comme des fous en ce moment ». Mais il minimise pour ménager Poutine : « Nous avons des rencontres avec la Russie, nous avons des rencontres avec l’Ukraine et les positions ont l’air de se rapprocher un peu ». Plus direct, le Kremlin indique que « toute une série de questions reste en suspens », en particulier « l’incapacité du régime de Kiev à contrôler plusieurs groupes extrémistes » et « les projets de militarisation ultérieure » de l’Ukraine.
Sur l’Iran aussi, Trump tente de faire prévaloir « sa » vérité : des pourparlers «directs» ont débuté entre Washington et Téhéran, qui devraient se traduire par une réunion entre officiels américains et iraniens dès ce samedi, a-t-il annoncé hier. Si Téhéran a confirmé une rencontre samedi à Oman, son ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a précisé qu’il s’agit de « discussions de haut niveau indirectes » et affirmé que «l’objectif principal» de l’Iran était d’obtenir la levée des sanctions. Pas question de soumission à la volonté américaine, de céder aux menaces.
En revanche, et même s’il ne parle plus de « riviera » à Gaza, le 47-ème président américain soutient toujours avec la même ferveur Israël contre les Palestiniens. Ignorant l’histoire, il a assuré après sa rencontre, hier, avec Netanyahou qu’ « Israël en était le propriétaire » et que « vous savez, avoir une force de paix comme les Etats-Unis sur place, contrôler et posséder la bande de Gaza serait une bonne chose ». Persistant dans sa négation des droits des Palestiniens, il a répété qu’en les déplaçant « dans différents pays, et il y a beaucoup de pays qui le feront, vous aurez vraiment une zone de liberté ».
En présence du président français Macron, le président égyptien et le roi de Jordanie, plus ou moins menacés par Trump ont réitéré leur opposition à tout déplacement de population et plaidé pour un retour au cessez-le-feu. Ni Trump ni Netanyahou ne les écoutent…