Après chaque attaque au couteau, et elles sont de plus en plus nombreuses en France et en Europe depuis des années, on se pose les mêmes questions : pourquoi, que faire ? Jeudi, le Premier ministre français, François Bayrou, les a posées et réclamé des propositions pour prévenir et stopper la violence à l’école.
« Ce drame illustre une nouvelle fois la violence endémique qui existe dans une partie de notre jeunesse. Il nous conduit à nous poser des questions fondamentales en termes d’éducation, de hiérarchie des valeurs et de respect de la vie humaine », ont ajouté dans un communiqué les services de Matignon.
Toute la classe politique et l’opinion publique ont réagi et déploré la mort d’une lycéenne de 15 ans, tuée sans que l’on sache pourquoi. Jusqu’à présent, les enquêteurs n’ont décelé aucun motif qui expliquerait cette attaque meurtrière. Le suspect était décrit comme dépressif, solitaire et il avait juste avant de passer à l’acte, envoyé un long mail assez nébuleux dénonçant, avec des accents de l’idéologie nazie, la mondialisation, l’écocide globalisé, la destruction de la planète, l’éducation formatée. Mais rien qui aurait permis de déceler son intention meurtrière. Hier soir, il a été placé en hôpital psychiatrique…
Schématiquement, la droite, avec les ministres de l’Intérieur et de la Justice, Retailleau et Darmanin, dénoncent un laxisme qui a entraîné cette violence. Ils parlent d’ensauvagement et réclament des peines plus fortes et immédiates, même de courte durée.
A gauche, on met plutôt l’accent sur la santé mentale des jeunes qui ne cesse de se détériorer surtout à cause de la période de confinement due au covid. La France manque de psychologues et de psychiatres…
Un autre manque est relevé par des parents d’élèves et des syndicats d’enseignants : l’école, en crise depuis des années et pas soignée par les différents gouvernements, ne dispose pas de suffisamment d’assistants, de surveillants pour encadrer les élèves, repérer ceux qui sont en difficultés. Pas d’adultes proches des enfants pour déceler des problèmes, éviter des drames.
Les portiques, les fouilles ne font pas l’unanimité – cela prendrait trop de temps et il faudrait du personnel- et l’on peut trouver des couteaux partout, y compris à la cantine. Des contrôles qui ont déjà eu lieu ont permis de saisir quelques dizaines de couteaux.
Laxisme, manque de moyens, les deux… Il faut constater, et c’est une explication, que, dans la société français ou d’ailleurs, on constate un manque de respect de la part des jeunes et aussi des moins jeunes. Le respect, c’est en grande partie, une question d’éducation. Parents et enseignants sont forcément en cause.
Et il n’y a pas que les jeunes. Si, peu après le drame nantais, deux collégiens ont été interpellés près de la ville bretonne en possession de couteaux, un fidèle musulman a été tué à coups de couteau, ce vendredi, par un autre fidèle à l’intérieur de la mosquée de La Grand-Combe (Gard).
Rappelons que la loi interdit le port de couteau mais que la jurisprudence française précise que le port de couteaux tels que le Laguiole, l’Opinel ou le couteau suisse de dimensions classiques ne doivent pas être systématiquement considérés comme des armes blanches.